Depuis l'adoption de la loi 46-19, le Maroc a entrepris des avancées significatives dans sa lutte contre la corruption. La mise en œuvre d'une stratégie nationale en 2015 a marqué le début d'une transformation profonde, particulièrement sur le plan législatif avec l'entrée en vigueur de la loi 46-19. Cette loi élargit le champ d'action de l'Instance nationale de la probité, de la prévention et de la lutte contre la corruption (INPPLC).
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2023, l'INPPLC, en collaboration avec l'ONUDC, a organisé une conférence
internationale visant à créer des connexions et des rapprochements entre les
acteurs impliqués dans la lutte contre la corruption. L'objectif était de
stimuler une dynamique continentale forte, soutenue par les dirigeants des
États, les acteurs politiques, la sphère économique, la société civile et les
organisations internationales engagées dans ce combat.
Les performances remarquables du Maroc au cours des dernières années, telles que l'obtention de l'organisation de la CAN 2024, la co-organisation de la CDM 2030 avec l'Espagne et le Portugal, ainsi que sa position en tant que hub africain et leader en énergies renouvelables, ne peuvent plus tolérer la prédation et la corruption.
L'appel du roi Mohammed VI à plus de déontologie au sein de
l'institution législative prend forme, avec une première décision importante
visant à sanctionner les parlementaires impliqués dans des affaires de
corruption, de dilapidation de deniers publics, de falsification de document ou
tout autre délit. Ces parlementaires seront désormais interdits d'assister à
des cérémonies présidées par le roi, en particulier la séance d'ouverture de
l'année législative.
Malheureusement,
des scandales récents, tels que l'arrestation de Saïd Naciri et Abdennabi
Biioui pour leur participation présumée à un trafic de drogue en Afrique,
mettent en lumière les défis persistants. De même, l'incarcération en avril
2023 du député Mohamed Moubdii dans une affaire de corruption liée à l'octroi
de marchés publics, ainsi que la condamnation en juin du député Rachid El Fayek
à huit ans de prison pour corruption, soulignent l'ampleur du problème.
Depuis les
élections générales de septembre 2021, plus de 20 députés ont été sous le coup
de la loi, principalement dans des affaires liées à la corruption financière et
administrative. Certains ont été condamnés à des peines de prison, tandis que
d'autres dossiers sont toujours en cours d'examen devant les tribunaux.
Face à cette
situation, la Cour constitutionnelle a déchu de nombreux parlementaires de
leurs sièges et a convoqué des élections partielles dans certaines
circonscriptions, soulignant la volonté de lutter contre la corruption de
manière systémique. Néanmoins, le classement du Maroc dans l'indice de
perception de la corruption de Transparency a décliné ces dernières années,
passant de la 73e place en 2018 à la 94e en 2022 parmi 180 pays.
La lutte
contre la corruption au Maroc représente un défi persistant, mais les récentes
initiatives et actions entreprises indiquent une volonté claire de changer la
donne et de créer un environnement plus transparent et intègre. Le pays
s'efforce de restaurer sa réputation et de construire un avenir où la probité
et la prévention de la corruption sont au cœur de sa gouvernance.