La culture intensive de l'avocat, bien que lucrative, pose de sérieux dangers pour l'équilibre hydrique et sociétal, comme en témoigne notamment le cas du Mexique, premier producteur mondial d'avocats. Cette activité agricole intensive a des répercussions graves sur l'environnement et la société, mettant en péril les ressources en eau et provoquant des tensions sociales.Lire plus
Au Mexique,
la culture de l'avocat est particulièrement préoccupante dans l'État de
Michoacán, qui représente environ 80 % de la production nationale. Dans cette
région, de nombreux agriculteurs ont recours à des méthodes d'irrigation non
durables, telles que le pompage excessif des eaux souterraines, ce qui entraîne
une baisse du niveau des nappes phréatiques et des rivières asséchées.
L'un des
principaux problèmes liés à la culture de l'avocat est sa forte consommation
d'eau. Les avocatiers sont des cultures gourmandes en eau, nécessitant des
quantités importantes d'irrigation pour assurer leur croissance et leur
rendement. Dans des régions où l'eau est déjà rare, comme dans de nombreuses
parties du Mexique, cette intensification de l'agriculture peut aggraver la
pénurie d'eau et épuiser les nappes phréatiques.
Outre les
problèmes liés à l'eau, la culture de l'avocat peut également avoir des
conséquences sociales néfastes. Dans de nombreuses régions productrices
d'avocats au Mexique, les terres agricoles ont été accaparées par de grandes
exploitations ou des entreprises agroalimentaires, privant les petits
agriculteurs de leurs moyens de subsistance traditionnels. Cela crée des
inégalités économiques et sociales, alimentant les tensions au sein des
communautés locales.
De plus, la
demande mondiale croissante pour les avocats a conduit à une intensification de
la production, avec l'expansion des monocultures d'avocats aux dépens des
écosystèmes locaux. La déforestation pour faire place aux plantations
d'avocatiers détruit les habitats naturels, affectant la biodiversité et
contribuant au changement climatique.
Un avocatier
mature nécessite entre 1 000 et 1 300 mm de pluie par an et un
avocat consomme environ 1 000 litres d’eau par kilogramme contre seulement
600 litres pour l’orange par exemple.
Face à ces
défis, il est impératif de promouvoir une culture de l'avocat de consommation intérieure, non dirigé vers l’exportation,
plus durable et respectueuse de l'environnement au Maroc. Cela implique
d'adopter des pratiques agricoles plus économes en eau, de soutenir les petits
producteurs locaux et de mettre en œuvre des politiques de conservation des
ressources naturelles. L’État, de même qu’il agit massivement contre la corruption,
doit inclure dans cette lutte les grands capitalistes de l’agroalimentaire qui
sont seulement obnubilés par le gain au détriment de la nation.