
Ce matin, alors que j'effectuais ma marche quotidienne, j'ai été confronté à une scène désormais tristement banale dans nos rues : des groupes de chiens errants, allongés ça et là, récupérant de leur nuit d'hyperactivité. Ces chiens, bien que fatigués, représentaient une menace latente. Une femme, poussant un landeau où dormait paisiblement son bébé, passait à proximité de l'un de ces groupes. Pour assurer leur sécurité, j'ai dû attendre qu'elle passe, armé de quelques cailloux, prêt à intervenir. Il aurait suffi que l'un de ces chiens aboie ou qu'un quelconque incident survienne pour que la situation dégénère en une attaque. Lire plus
Ce problème
des chiens errants n'est pas nouveau et malheureusement, il ne cesse de
s'aggraver. Les drames se multiplient : des décès de personnes âgées, des
enfants défigurés... Autant de tragédies qui auraient pu être évitées.
Pourtant, sous prétexte de respecter la Convention européenne pour la
protection des animaux de compagnie, adoptée en 1987 et ratifiée par de
nombreux pays, y compris le Maroc, les autorités peinent à trouver des
solutions efficaces.
La situation
des chiens errants au Maroc est régie par plusieurs textes législatifs et
réglementaires. La loi n° 56-12 promulguée en 2013, relative à la protection
des animaux domestiques, et des animaux errants fixe les principes de respect
et de protection des animaux. Cette loi interdit les actes de cruauté et
encourage la capture et la stérilisation des animaux errants plutôt que leur
abattage. Cependant, l'application de cette loi laisse souvent à désirer en
raison de moyens insuffisants et d'un manque de volonté politique.
En outre, le
Dahir n° 1-75-292 formant règlement sur la police sanitaire des animaux
domestiques et des denrées animales, bien qu'il encadre également la gestion
des animaux errants, n'offre pas de solutions concrètes face à leur
prolifération dans les zones urbaines.
Les
campagnes de stérilisation et de vaccination des chiens errants, bien
qu'initiées, restent sporadiques et insuffisantes face à l'ampleur du problème.
De plus, les refuges pour animaux manquent cruellement de ressources et ne
peuvent absorber le grand nombre de chiens errants. Ainsi, ces animaux
continuent de rôder dans nos rues, représentant un danger constant pour les
citoyens.
Les chiens
errants ne sont pas seulement une menace en termes de sécurité physique. Ils
posent également un sérieux problème de santé publique. La rage, bien que rare,
reste une menace réelle, et d'autres maladies zoonotiques peuvent être
transmises par ces animaux. L'Organisation mondiale de la santé (OMS)
recommande des campagnes de vaccination de masse et de stérilisation comme
solutions durables, mais leur mise en œuvre nécessite des ressources et une
coordination que le Maroc peine à mobiliser.
Face à cette
situation, l'inaction des autorités est incompréhensible. Il est essentiel de
mettre en place des politiques publiques efficaces et durables. Les citoyens ne
peuvent plus vivre dans la peur constante des attaques de chiens errants. Il
est temps de réagir et de mettre en place des solutions pérennes. Cela passe
par une meilleure application des lois existantes, une augmentation des
ressources, ainsi qu'une sensibilisation accrue de la population sur la manière de
gérer ces animaux.
Il est donc
urgent que les autorités marocaines prennent la mesure du problème et agissent
de manière décisive. Les citoyens ne peuvent plus vivre avec cette menace
permanente. Il en va de notre sécurité et de notre bien-être à tous. Les chiens
errants, bien que victimes de la négligence humaine, ne doivent pas devenir des
prédateurs pour les populations urbaines. Il est temps d'agir, et d'agir vite.