En 2023, le secteur des services dominait l'économie nationale en employant 5.114.000 personnes, ce qui représente 48,3% de la population active occupée. L'agriculture, la forêt et la pêche suivaient avec 2.947.000 travailleurs (27,8%), tandis que l'industrie, y compris l'artisanat, comptait 1.296.000 employés (12,2%). Le secteur du BTP (bâtiment et travaux publics) employait 1.225.000 personnes, soit 11,6% de la population active occupée.
Cependant, ces chiffres officiels ne reflètent pas pleinement la réalité du marché du travail en raison de la présence significative du secteur informel. Selon une étude de la Banque mondiale, le secteur informel représente plus de 70% de l'emploi total dans les économies émergentes et en développement, contribuant à près d'un tiers du PIB.
Au Maroc, le secteur informel est particulièrement prégnant, avec des estimations indiquant qu'il représente près de 77% de l'emploi total.
Cette prédominance fausse les données officielles de l'emploi et complique l'évaluation précise du niveau de vie des citoyens, car une partie importante des revenus échappe aux mécanismes de quantification officiels.
La forte présence du secteur informel entraîne plusieurs conséquences. Les travailleurs informels sont souvent privés de protection sociale, de droits du travail et de conditions de travail décentes. De plus, l'État subit des pertes fiscales significatives, ce qui limite sa capacité à financer des services publics essentiels. Cette situation crée une économie à deux vitesses, où une partie de la population bénéficie des avantages du secteur formel, tandis qu'une autre reste vulnérable et marginalisée.
Pour appréhender la réalité du niveau de vie des citoyens, il est essentiel de développer des outils statistiques capables de capturer l'ampleur et les dynamiques du secteur informel. Cela inclut des enquêtes spécifiques et l'intégration de données alternatives pour estimer les revenus non déclarés. Une meilleure compréhension de l'économie informelle permettrait de concevoir des politiques publiques plus inclusives et adaptées aux besoins de l'ensemble de la population.
En 2023, le taux de chômage au Maroc a atteint 13% au niveau national, avec des disparités entre les milieux urbain (16,8%) et rural (6,3%). Les jeunes de 15 à 24 ans ont été particulièrement touchés, avec un taux de chômage de 35,8%. Les diplômés (19,7%) et les femmes (18,3%) ont également été affectés de manière disproportionnée.
Ces chiffres mettent en lumière les défis persistants du marché du travail marocain, notamment en ce qui concerne l'intégration des jeunes et des femmes.
Entre 2023 et 2024, l'économie marocaine a créé 82.000 postes d'emploi, résultant d'une augmentation de 162.000 postes en milieu urbain et d'une diminution de 80.000 en milieu rural. Cette dynamique reflète une urbanisation croissante et une transformation structurelle de l'économie marocaine.
Cependant, la qualité des emplois créés reste une préoccupation majeure, en raison de la prédominance du secteur informel et de la précarité associée.
Le Maroc fait face à des défis complexes liés à la dualité de son économie. La coexistence d'un secteur formel structuré et d'un secteur informel prédominant complique l'évaluation précise des indicateurs économiques et sociaux. Pour améliorer le niveau de vie des citoyens et assurer un développement économique inclusif, il est crucial de formaliser progressivement l'économie informelle, d'élargir la protection sociale et de renforcer les capacités institutionnelles pour une meilleure collecte et analyse des données.
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