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25 avril 2025

TECHNOLOGIE : L’informatique verte ; réduire l’empreinte carbone- Par G. Paranton

Publié par G. Paranton le 25/4/2025


À l’heure où la transition écologique s’impose comme une priorité planétaire, un secteur reste encore sous-estimé dans son impact environnemental; le numérique. 

Si Internet semble immatériel, il repose pourtant sur une infrastructure physique énergivore : data centers, câbles sous-marins, appareils connectés, etc. Selon certaines études, le numérique représente déjà entre 3 et 4 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre, soit davantage que le secteur aérien civil. D’où l’importance d’une informatique plus verte.

Un premier levier d’action réside dans l’hébergement éco-responsable. Les data centers classiques consomment énormément d’électricité pour faire tourner et refroidir leurs serveurs. Des solutions alternatives existent : certains hébergeurs, comme Infomaniak ou GreenGeeks, investissent dans des infrastructures alimentées à 100 % en énergie renouvelable. D'autres misent sur la géolocalisation : des serveurs situés dans des régions froides permettent de limiter l’usage de la climatisation. Opter pour ce type d’hébergement est un choix simple mais efficace.

Ensuite, le développement logiciel lui-même peut devenir plus durable. C’est le principe du green code : écrire des programmes plus légers, moins gourmands en ressources processeur et mémoire. Par exemple, optimiser un site web pour qu’il se charge rapidement, éviter les animations inutiles, compresser les images, ou encore limiter le recours aux scripts tiers. Ces gestes, souvent négligés, peuvent réduire significativement la consommation énergétique d’un site ou d’une application mobile.

Un autre aspect crucial reste le recyclage des équipements numériques. Chaque année, des millions de tonnes de déchets électroniques (ou e-déchets) sont produits à travers le monde, et seule une fraction est correctement recyclée. Or, un ordinateur ou un smartphone contient des matériaux rares et polluants, comme le lithium ou le cobalt. Encourager la réparation, la revente, ou encore l’usage de matériel reconditionné permet de prolonger leur durée de vie et d’éviter l’extraction de nouvelles ressources.

L’informatique verte passe aussi par une prise de conscience individuelle. Réduire la fréquence de renouvellement de ses appareils, désinstaller les applications inutiles, diminuer la qualité des vidéos en streaming, ou encore éteindre ses équipements la nuit : tous ces gestes simples participent à un numérique plus responsable. L’impact individuel peut sembler minime, mais multiplié à l’échelle d’une population, il devient significatif.

Au niveau des entreprises et des collectivités, des politiques numériques durables commencent à émerger. Certaines organisations intègrent désormais des critères environnementaux dans leurs appels d’offres IT ou dans le choix de leurs prestataires cloud. D’autres mettent en place des chartes d’écoresponsabilité numérique, sensibilisent leurs équipes ou optent pour des logiciels open source plus sobres.

En somme, réduire l’empreinte carbone du numérique nécessite une approche globale, mêlant choix technologiques, bonnes pratiques de programmation, consommation responsable et gestion durable des déchets. L’informatique verte n’est pas une utopie, mais une voie réaliste et nécessaire pour concilier innovation digitale et respect de l’environnement. Et chacun, à son échelle, peut y contribuer.

 

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