Donald Trump avait
juré d’en finir avec les guerres interminables du Moyen-Orient.
Tout s’est précipité en quelques jours. Trump annoncait qu’un ultimatum de deux semaines était accordé à Téhéran pour suspendre certaines de ses activités nucléaires. Moins de 48 heures après sa dernière déclaration en ce sens, et contre toute attente, il ordonnait les frappes. Interrogé sur ce revirement, le président a évoqué une menace « imminente » et assuré que les objectifs avaient été « complètement et totalement obliterés ».
Cette attaque américaine a provoqué une avalanche de réactions à travers le monde, traduisant les fractures profondes et les tensions extrêmes qui traversent la région et la communauté internationale. En Iran, le ministre des Affaires étrangères Abbas Araghchi a qualifié ces événements de « scandaleux » et a averti qu’ils auraient des « conséquences éternelles ». Il a dénoncé le « comportement extrêmement dangereux, anarchique et criminel » des États-Unis, affirmant que Téhéran se réserve toutes les options pour défendre sa souveraineté, ses intérêts et son peuple. L’Organisation de l’énergie atomique iranienne a condamné cette attaque comme un « acte barbare qui viole le droit international », tout en affirmant que malgré les complots de ses ennemis, l’Iran ne renoncera pas au développement de son industrie nucléaire.
En Israël, le Premier ministre Benjamin Netanyahu a salué cette opération comme un « tournant historique » capable de conduire le Moyen-Orient vers un avenir de paix et de prospérité. Dans un message vidéo adressé à Donald Trump, il a déclaré : « Le président Trump et moi disons souvent : la paix par la force. D’abord vient la force, ensuite vient la paix. Les États-Unis ont agi avec beaucoup de force. »
Au niveau international, les Nations unies ont tiré la sonnette d’alarme. Le secrétaire général Antonio Guterres a qualifié cette offensive de « dangereuse escalade » dans une région déjà fragile, menaçant directement la paix et la sécurité mondiales. La cheffe de la diplomatie européenne, Kaja Kallas, a lancé un appel à toutes les parties pour qu’elles fassent « un pas en arrière », reviennent à la table des négociations et évitent toute nouvelle escalade. Elle a précisé que l’Iran ne devait pas développer l’arme nucléaire et que les ministres des Affaires étrangères de l’UE discuteraient de la situation en urgence.
Au Royaume-Uni, le Premier ministre Keir Starmer a également exhorté l’Iran à « revenir à la table des négociations », tout en soulignant que la stabilité dans la région était une priorité. Selon lui, les mesures prises par les États-Unis visaient à atténuer la menace nucléaire iranienne.
Aux États-Unis, la réaction démocrate a été virulente. Hakeem Jeffries, un chef de file du parti à la Chambre des représentants, a dénoncé un président qui « a induit le pays en erreur » en engageant une action militaire sans autorisation du Congrès, risquant d’entraîner l’Amérique dans une guerre « potentiellement désastreuse » au Moyen-Orient.
Dans le monde arabe, les réactions sont à la condamnation mais à des tons différents. L’Arabie saoudite a fait part de sa « grande préoccupation » face aux frappes américaines. Oman, qui joue un rôle de médiateur entre Washington et Téhéran, a condamné cette « agression illégale », appelant à une « désescalade immédiate » et dénonçant une violation grave du droit international. Le gouvernement irakien a quant à lui condamné les frappes, y voyant une « escalade militaire » menaçant la sécurité régionale et rappelant que « les solutions militaires ne peuvent se substituer au dialogue et à la diplomatie ».
Aux États-Unis, les réactions ont été tout aussi vives. Les élus républicains les plus conservateurs ont salué la démonstration de force du président. D’autres, y compris dans son propre camp, l’ont critiqué pour avoir engagé une action militaire sans consultation du Congrès. Les démocrates, eux, crient à l’irresponsabilité et craignent un engrenage incontrôlable. Alexandria Ocasio-Cortez et d'autres figures progressistes dénoncent une rupture avec la Constitution, tandis que plusieurs élus exigent un vote en urgence au titre de la War Powers Resolution.
Trois scénarios sont désormais envisagés. Le pire serait celui d’un affrontement ouvert impliquant l’ensemble des forces régionales et les puissances extérieures, avec un risque d’embrasement du Liban au Golfe en passant par l’Irak et la Syrie. Une autre hypothèse, plus probable à court terme, verrait l’Iran privilégier une guerre asymétrique : cyberattaques, sabotages maritimes, ou frappes indirectes via ses milices alliées. Enfin, un mince espoir demeure que des canaux de médiation, notamment via la Suisse ou la Turquie, permettent un arrêt temporaire des hostilités.
Trump, qui se voulait président de la paix par la force, se retrouve président en guerre malgré lui. Emporté par une alliance régionale et une pression militaire, il a franchi une ligne rouge. L’histoire dira s’il s’agit d’un coup de force maîtrisé ou d’une imprudence tragique, mais déjà, les équilibres régionaux sont profondément bouleversés et les États-Unis sont plus que jamais embarqués dans une guerre aux conséquences incertaines.
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