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01 juin 2025

SCIENCES : Ondes gravitationnelles ; détection de collisions d'étoiles à neutrons et de trous noirs- Par G. Amidot

Publié par G. Amidot  le 1/6/2025

   

Les ondes gravitationnelles, prévues par Albert Einstein en 1916 dans sa théorie de la relativité générale, sont des ondulations dans le tissu de l’espace-temps provoquées par des événements cosmiques extrêmement violents.

Ce n’est qu’un siècle plus tard, en 2015, que leur existence a été confirmée de manière expérimentale par les observatoires LIGO (Laser Interferometer Gravitational-Wave Observatory) aux États-Unis, marquant une révolution dans notre compréhension de l’univers. Ces ondes, détectées pour la première fois suite à la fusion de deux trous noirs, ont ouvert une nouvelle ère de l’astronomie : celle de l’astronomie gravitationnelle.

L’un des aspects les plus fascinants de cette avancée scientifique est la possibilité de détecter la collision d’étoiles à neutrons, des objets compacts et extrêmement denses formés après l’effondrement de certaines étoiles massives. Contrairement aux trous noirs, les étoiles à neutrons émettent aussi des signaux électromagnétiques, ce qui permet une observation conjointe via plusieurs types de télescopes. En août 2017, la fusion de deux étoiles à neutrons a été détectée à la fois par les ondes gravitationnelles et par des rayonnements lumineux, une première mondiale. Ce phénomène a notamment permis de confirmer l'origine de certains éléments lourds comme l’or ou le platine.

Les trous noirs, quant à eux, ne laissent échapper aucune lumière. Leur fusion ne peut être observée qu’à travers les ondes gravitationnelles qu’ils génèrent. Chaque détection d’une telle fusion enrichit notre connaissance de ces objets mystérieux et permet de tester les lois fondamentales de la physique dans des conditions extrêmes. Ces événements fournissent également des informations précieuses sur la fréquence et la distribution des trous noirs dans l’univers.

La détection des ondes gravitationnelles repose sur des instruments d’une précision extrême. Les observatoires LIGO et Virgo (en Europe) utilisent des interféromètres laser capables de mesurer des variations d’espace-temps de l’ordre de la fraction du diamètre d’un proton. Ces instruments peuvent capter des signaux provenant de collisions survenues à des milliards d’années-lumière de la Terre, ce qui signifie que nous observons des événements qui se sont produits dans un passé lointain de l’univers.

L’étude des ondes gravitationnelles offre également de nouvelles perspectives sur des questions fondamentales comme l’expansion de l’univers, la nature de la matière noire ou encore l’existence éventuelle de dimensions supplémentaires. Chaque détection est comme un message envoyé par le cosmos, qui nous aide à mieux comprendre sa structure et son évolution. À mesure que la technologie progresse, les chercheurs espèrent détecter des événements encore plus lointains et diversifiés, y compris potentiellement le "fond d’ondes gravitationnelles" issu du Big Bang.

Enfin, cette branche naissante de l’astronomie a renforcé la collaboration entre scientifiques du monde entier. Les événements majeurs sont souvent étudiés simultanément par plusieurs observatoires répartis sur différents continents, voire dans l’espace avec des missions comme LISA (Laser Interferometer Space Antenna) prévue par l’Agence spatiale européenne. Ces collaborations internationales témoignent de la portée universelle de la science et de la quête humaine pour percer les mystères de l’univers.

 




 

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