Le génocide perpétré par l’Allemagne nazie contre les Juifs pendant la Seconde Guerre mondiale n’a pas réglé ce que l’idéologie antisémite appelait cyniquement le « problème juif ».
Depuis la reprise de la guerre à Gaza en octobre 2023, la stratégie israélienne s’est caractérisée par une brutalité sans précédent : frappes aériennes massives sur des zones densément peuplées, destruction systématique des infrastructures, ciblage répété des hôpitaux, des écoles, des files d’attente pour l’aide alimentaire. À la fin juin 2025, plus de 56 000 Palestiniens avaient été tués, selon les chiffres publiés par les autorités de santé de Gaza. Il ne s’agit pas de dommages collatéraux, mais d’un processus d’écrasement organisé, souvent justifié par la rhétorique de « l’éradication du Hamas », mais appliqué sans distinction à l’ensemble de la population civile.
Des faits glaçants documentent cette politique. Le 18 mars, plus de 400 Palestiniens ont été tués en une seule journée. Le 9 avril, une frappe israélienne sur le quartier de Shuja’iyya a tué 35 civils. Le 7 mai, une attaque sur Wehda Street a fait 33 morts et une centaine de blessés. À Khan Younès, le 23 mai, toute la famille al-Najjar, dont neuf enfants, a été tuée dans une frappe ciblée. Le 25 mai, une école accueillant des déplacés a été frappée, tuant au moins 36 personnes. Fin juin, deux nuits consécutives de bombardements sur des campements de fortune et des zones de distribution d’aide ont fait 134 morts supplémentaires. Même les secouristes, les ambulanciers, les humanitaires ne sont pas épargnés : quinze d’entre eux ont été tués à Rafah, sans avertissement.
Cette spirale de violence n’est pas simplement militaire : elle est idéologique. De plus en plus, l’appareil étatique israélien évolue vers une logique autoritaire, fondée sur la déshumanisation de l’autre. Des partis d’extrême droite, comme Otzma Yehudit ou le sionisme religieux, sont aujourd’hui des piliers du gouvernement. Ils prônent ouvertement l’annexion totale des territoires occupés et l’expulsion des Palestiniens. La voix de l’opposition, des ONG, des journalistes critiques, est marginalisée, réprimée, parfois criminalisée. La censure, la violence policière, les appels à l’élimination physique des populations civiles prennent un caractère institutionnel.
Dans ce climat, la question d’un État palestinien est systématiquement évacuée du débat. Toute discussion sérieuse sur une solution politique – fondée sur deux États, sur des garanties mutuelles de sécurité, sur la fin de l’occupation – est repoussée, ridiculisée ou réduite à une prétendue naïveté. Le gouvernement israélien privilégie une stratégie du fait accompli : destruction du tissu urbain palestinien, asphyxie de Gaza, démantèlement progressif de l’UNRWA, colonisation accélérée de la Cisjordanie, élimination physique des leaders et intellectuels palestiniens. Mais cette stratégie, comme celle des nazis avant elle, ne mène qu’à un échec tragique. Elle ne produit ni sécurité, ni paix, ni avenir.
L’idée que l’on pourrait « régler » une question nationale en effaçant un peuple est non seulement moralement monstrueuse, mais aussi stratégiquement absurde. L’Histoire l’a démontré. Les Juifs ne se sont pas évanouis après Auschwitz ; ils se sont relevés, réorganisés, redéployés. Il en ira de même des Palestiniens. Le XXIe siècle ne peut pas être celui de la répétition d’une solution par l’écrasement. La seule issue passe par la reconnaissance, la justice, la coexistence. Tant qu’un État palestinien viable ne sera pas reconnu et soutenu, tant qu’Israël poursuivra une stratégie d’anéantissement, le « problème palestinien » restera vivace, non seulement pour la Palestine, mais pour tout le Moyen-Orient, et au-delà, pour le monde entier.
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