Deux ans après le début de la guerre à Gaza, Israël s’enfonce
dans une spirale sans issue, dirigé par un gouvernement dont la survie
politique dépend de la prolongation du conflit.
Pourtant, le prix est exorbitant. Plus de 60 000 morts palestiniens et Gaza n’est plus qu’un champ de ruines. L’armée israélienne, malgré Sa domination et ses exactions s’apparentant à des crimes de guerre et de génocide, s’use dans une guerre sans victoire n’ayant pas d’armée en face mais de simples civils.
Les dissensions se multiplient au sein des forces de sécurité, où des officiers démissionnent, refusant de servir une stratégie qui semble davantage motivée par des calculs politiques que par des objectifs militaires clairs. L’opinion publique, d’abord unie derrière l’offensive, commence à se fissurer : les familles des otages abandonnés, les survivants du 7 octobre et une partie croissante de la société israélienne réclament désormais un arrêt des combats.
Mais Netanyahou ne peut pas se permettre de lâcher prise. À quelques semaines de la conférence internationale sur la création d’un État palestinien, organisée par la France et l’Arabie saoudite sous l’égide de l’ONU, il relance les frappes sur Gaza, prétextant une nécessaire «sécurisation » du territoire. Une manœuvre transparente pour saboter toute avancée diplomatique et gagner encore quelques mois de répit. Son objectif ? Éviter à tout prix que la communauté internationale n’impose une solution qui signerait la fin de son règne – et le début de ses procès.
Pendant ce temps, Israël se vide de ses citoyens modérés. Les départs s’accélèrent : jeunes diplômés de la tech vers les États-Unis, familles laïques vers l’Europe, et surtout, retour de milliers de Juifs marocains vers le Maroc. Ceux qui restent sont de plus en plus souvent les ultra-orthodoxes, les colons extrémistes et les partisans d’un nationalisme messianique – une société en voie de radicalisation accélérée.
À Washington, Donald Trump, observe la situation avec une indifférence calculée. Son administration, bien que consciente des risques d’embrasement régional, laisse faire, estimant peut-être qu’un Netanyahou affaibli mais toujours belliciste sert mieux ses intérêts qu’une solution négociée. Pire : certains de ses conseillers semblent croire qu’un écrasement total du Hamas, quel qu’en soit le coût humain, serait une « victoire » stratégique.
Mais jusqu’où cette fuite en avant peut-elle durer ? Plusieurs scénarios se dessinent. Le premier est celui d’un pourrissement indéfini : Netanyahou parvient à étirer la guerre encore un an, deux ans, jusqu’à ce qu’un événement imprévu – une révolte de l’armée, une explosion en Cisjordanie, une intervention des forces résiduelles du Hamas et du Hezbollah – fasse tout basculer. Le second est celui d’un coup d’arrêt brutal : une motion de défiance, une pression américaine tardive, ou une mobilisation massive des Israéliens exigeant des élections.
Enfin, il reste l’option la plus sombre : une régionalisation du conflit, où l’Iran, voyant l’occasion de frapper un Israël affaibli, déclencherait une guerre bien plus large.
Une chose est sûre : cette stratégie du pire ne peut pas durer éternellement. Tôt ou tard, la réalité – judiciaire, militaire ou populaire – rattrapera Netanyahou. Mais à quel prix pour la Palestine et Israël, et pour une région déjà au bord de l’implosion ?
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