La politique monétaire du Maroc pour l’année 2025 se
distingue par une approche prudente et équilibrée.
Les prévisions de croissance restent encourageantes, avec un taux de 4,6 % attendu en 2025 et 4,4 % en 2026. Cette dynamique repose sur plusieurs moteurs : la bonne tenue des exportations, la consolidation de l’industrie automobile et des phosphates, ainsi que la reprise de l’agriculture après des campagnes agricoles inégales. Ces performances traduisent la résilience du tissu économique marocain et la capacité du pays à diversifier ses sources de croissance au-delà de la seule dépendance aux conditions climatiques.
L’inflation, quant à elle, devrait rester contenue, autour de 1 % en 2025 et 1,8 % en 2026. Cette stabilité est un signal positif, car elle protège le pouvoir d’achat des ménages tout en favorisant un climat de confiance pour les investisseurs. La maîtrise de l’inflation s’explique par une politique monétaire vigilante, mais aussi par une certaine normalisation des chaînes d’approvisionnement mondiales et une gestion rigoureuse des équilibres macroéconomiques.
Sur le plan externe, le déficit courant devrait se maintenir à un niveau soutenable, proche de 2 % du PIB. Les exportations, particulièrement celles du secteur automobile et des phosphates, continuent de jouer un rôle central dans l’équilibre des comptes extérieurs. Parallèlement, les recettes issues du tourisme et les transferts des Marocains résidant à l’étranger apportent un soutien additionnel, renforçant la solidité de la balance des paiements.
Les réserves de change du Maroc demeurent robustes, offrant une marge de sécurité appréciable face aux chocs extérieurs. Cette position confortable permet à la Banque centrale d’intervenir en cas de besoin sur le marché des changes et de préserver la stabilité du dirham. Elle constitue également un facteur de confiance pour les investisseurs étrangers, attirés par la solidité financière du pays et la visibilité de sa stratégie économique.
Du côté des finances publiques, le déficit budgétaire devrait poursuivre sa trajectoire descendante pour atteindre 3,4 % du PIB en 2026. Ce recul traduit les efforts de rationalisation des dépenses publiques et l’amélioration progressive des recettes fiscales. Toutefois, la soutenabilité budgétaire reste un enjeu majeur, notamment dans un contexte de besoins croissants en matière d’investissement public, de protection sociale et de transition énergétique.
La politique monétaire et les perspectives macroéconomiques du Maroc témoignent d’une stratégie de consolidation et de vigilance. La stabilité du taux directeur, la maîtrise de l’inflation, la solidité des exportations et la réduction progressive des déséquilibres budgétaires et externes constituent des signaux positifs pour l’avenir. Reste à savoir si ces équilibres pourront être maintenus face aux incertitudes internationales, aux pressions sociales et aux défis climatiques qui pèsent sur l’économie nationale.
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