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05 août 2025

IA : Surveillance de l’environnement à l’échelle planétaire- Par G. Paranton

        ✍️Auteur :  G. Paranton 🗓️ Date : 05/08/2025

Kaleidoscope 

Le lancement d’AlphaEarth Foundations par DeepMind marque une étape majeure dans l’utilisation de l’intelligence artificielle au service de la planète.

Ce modèle d’observation virtuelle vise à fournir une vue intégrée et dynamique de l’environnement terrestre, en combinant des données massives issues de satellites, de stations météorologiques, de capteurs marins et terrestres, mais aussi de sources ouvertes. L’objectif n’est pas seulement de collecter l’information, mais de la structurer et de l’interpréter en temps réel, pour améliorer notre compréhension des écosystèmes et des phénomènes climatiques à l’échelle planétaire.

Un des domaines où AlphaEarth Foundations promet une véritable révolution est la prédiction météorologique. Traditionnellement, les modèles de prévision reposent sur des équations physiques et des simulations numériques extrêmement gourmandes en puissance de calcul. L’IA de DeepMind apporte une nouvelle approche en s’appuyant sur l’apprentissage automatique et les modèles de mondes virtuels pour anticiper les évolutions atmosphériques. Cela permet non seulement d’obtenir des prévisions plus précises à court et moyen termes, mais aussi de réduire le temps nécessaire pour générer ces prédictions, ce qui peut s’avérer crucial lors de catastrophes naturelles comme les ouragans, les vagues de chaleur ou les inondations.

L’autre grande application d’AlphaEarth Foundations réside dans l’analyse des émissions de carbone. Grâce à ses capacités de traitement massif de données, le modèle peut identifier les principales sources d’émissions, qu’il s’agisse d’industries, de zones urbaines ou de phénomènes naturels comme les feux de forêt. Il permet également de mesurer en continu l’évolution de la concentration des gaz à effet de serre dans l’atmosphère. Ce suivi précis constitue un outil précieux pour les décideurs politiques et les institutions internationales qui cherchent à vérifier le respect des engagements climatiques pris dans le cadre d’accords comme l’Accord de Paris.

Un aspect innovant de ce projet est son potentiel pour évaluer les politiques publiques et l’efficacité des mesures de réduction des émissions. Par exemple, si un pays adopte une réglementation stricte sur les carburants fossiles, AlphaEarth Foundations peut détecter, via ses analyses de données environnementales, si cette décision se traduit par une baisse effective des émissions de CO₂. Cette fonction de vérification indépendante renforce la transparence et la responsabilité des acteurs économiques et politiques face aux enjeux climatiques.

En parallèle, le modèle peut contribuer à la gestion des ressources naturelles. En observant les forêts, les océans et les sols, AlphaEarth Foundations aide à mesurer la déforestation, la dégradation des sols ou la pollution marine. Ces informations sont essentielles pour guider les stratégies de protection de la biodiversité et pour anticiper des crises liées à la raréfaction de certaines ressources, comme l’eau potable.

Ce type de système soulève également des questions éthiques et politiques. Qui aura accès aux données et aux analyses ? Comment éviter que ces outils soient utilisés à des fins géopolitiques ou économiques qui pourraient nuire à certains pays ? DeepMind insiste sur l’importance de partenariats avec des organisations internationales, comme l’ONU ou l’OMS, afin de garantir que ces informations servent l’intérêt général et ne renforcent pas les inégalités existantes.

En fin de compte, AlphaEarth Foundations illustre la façon dont l’IA peut devenir un instrument central de la gouvernance climatique mondiale. À l’heure où le changement climatique menace de plus en plus la stabilité des sociétés humaines, disposer d’un outil capable d’anticiper les catastrophes, de mesurer les impacts réels des activités humaines et de guider les politiques publiques constitue un atout stratégique. Si les défis d’accessibilité et d’éthique sont relevés, ce modèle pourrait bien transformer la manière dont l’humanité surveille et protège sa planète.

 





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