L’ombre du croissant ( Suite)
Dans l’ombre, une faction dissidente, dirigée par le bras droit d’Abdoul, commença à fomenter un complot pour renverser l’Emir. Ils voyaient dans ses absences une faiblesse à exploiter. Le bras droit, un homme ambitieux et calculateur nommé Qasim, commença à rallier les mécontents en promettant une direction plus "authentique" et radicale. Le moment était proche où toutes ces tensions allaient converger, menaçant de faire exploser les deux vies soigneusement construites d’Abdoul Karim al-Husseini.
La situation atteint son paroxysme lorsque Sami, poussé par son sens de la justice, dévoile la double vie de l’Emir à un journaliste occidental. Une enquête internationale éclate, et Daniel Hadley devient un homme traqué. Les services secrets britanniques, informés par Helen, commencent à le surveiller.
Dans un dernier acte désespéré, Abdul tente de fuir vers le Yémen pour reprendre le contrôle de son organisation. Mais à son arrivée, il découvre que ses lieutenants l’ont trahi, alimentant une mutinerie générale. Pris entre les forces occidentales et une rébellion interne, il n’a d’autre choix que de disparaître.
Des mois plus tard, un homme sans nom erre dans un village perdu, méconnaissable. La légende de l’Emir du Croissant vit toujours dans le Yémen en guerre, mais pour Helen, qui refait sa vie à Londres, Daniel Hadley est un mystère qu’elle aurait préféré ne jamais percer.
Quant à Sami, il prend la tête d’un mouvement civique pour essayer de reconstruire ce qui a été détruit, déterminé à ne pas répéter les erreurs de son ancien chef. Mais dans le désert, une silhouette émerge parfois dans les récits des habitants. Est-ce l’ombre d’un homme ou celle d’un passé qui refuse de mourir ?
L’ombre du Croissant
Dans un village reculé du Yémen, Abdoul Karim siège sous une tente majestueuse, entouré de ses lieutenants. Devant lui, des coffres remplis d'argent extorqué. La scène est lourde de tension : un commerçant qui a refusé de payer la "dîme religieuse" est traîné devant lui. D'une voix grave, Abdul prononce la sentence : « Celui qui défie les lois divines défie l'ordre même de notre monde. » L'homme est emmené vers un sort inconnu.
Quelques heures plus tard, le chef monte discrètement à bord d'un avion privé. Il abandonne sa tunique traditionnelle pour un costume élégant. À l'arrivée à Londres, il n'est plus Abdoul Karim, mais Daniel, chercheur en histoire orientale, prêt à retrouver Helen et leur appartement cosy de Kensington.
Alors qu’Abdoul Karim renforce son emprise sur le Yémen, Daniel mène une vie tranquille à Londres. Helen le presse d’avoir des enfants, mais il esquive la question, inventant des prétextes liés à son "travail stressant". Ce qu’il ne sait pas, c’est qu’Helen commence à douter : des nuits passées à murmurer au téléphone dans une langue qu’elle ne comprenait pas, des voyages soudains, et surtout, un dossier crypté trouvé sur son ordinateur.
Pendant ce temps, au Yémen, une nouvelle recrue de l’organisation d’Abdoul, un jeune idéaliste nommé Sami, commence à poser des questions. Pourquoi l'Emir disparaît-il si souvent ? Et où va l’argent réellement ? Sami commence une enquête discrète.
À Londres, Helen commençait à remarquer des incohérences dans les récits de Daniel. Ses voyages imprévus, les appels nocturnes dans une langue inconnue, et son air parfois absent lorsqu’ils étaient ensemble. Un jour, alors qu’il était supposé donner une conférence à Oxford, Helen trouva dans son ordinateur portable un dossier protégé par un mot de passe. Intriguée, elle demanda l’aide d’un informaticien discret, qui parvint à déverrouiller les fichiers. Ce qu’elle découvrit était à la fois incompréhensible et terrifiant : des plans détaillés de projets d'attentat, de transferts financiers, des noms de contacts codés, et des photos d’un homme qui ressemblait à Daniel mais vêtu d’une tenue traditionnelle, entouré d’hommes armés dans ce qui semblait être un paysage désertique.
Pendant ce temps, au Yémen, Sami, une jeune recrue pleine d’admiration pour l’Emir, commençait à se poser des questions. Il avait remarqué les absences répétées de son chef, mais surtout, il avait intercepté par inadvertance une conversation radio mentionnant des "destinations lointaines" et des "alliances avec les mécréants." Troublé, Sami entreprit de mener sa propre enquête. En interrogeant discrètement les chauffeurs et les gardes proches d’Abdoul, il rassembla des indices qui pointaient vers une destination improbable : l’Angleterre.
Abdoul Karim sentait la tension croissante dans son organisation. Il savait que certains de ses lieutenants, jaloux de son pouvoir, cherchaient à exploiter ses absences pour saper son autorité. Pour les calmer, il annonça une vaste opération destinée à redynamiser l’organisation et à faire taire les dissidents. Mais en secret, il mit en œuvre des plans de transfert de fonds et de matériel vers un lieu sûr à l’étranger, au cas où les choses tourneraient mal.
Helen, de son côté, ne pouvait plus contenir ses doutes. Elle engagea un détective privé pour suivre Daniel lors de son prochain "voyage professionnel". Ce dernier traça sa route jusqu’à une petite compagnie aérienne privée reliant Londres à un aéroport secondaire au Moyen-Orient. Les informations qu’il rapporta à Helen dépassaient ses pires craintes : son mari, cet homme charmant qu’elle croyait connaître, semblait être impliqué dans des activités clandestines en lien avec un réseau au Yémen.
Sami, de son
côté, finit par découvrir la vérité. En fouillant dans des documents
confidentiels laissés par accident, il tomba sur des photos d’Abdoul dans un
cadre occidental, habillé en costume, tenant la main d’une femme blonde dans ce
qui semblait être un parc londonien. La révélation le bouleversa. Il n’avait
jamais imaginé que l’homme qu’il considérait comme un modèle puisse mener une
double vie aussi contradictoire. Mais dénoncer Abdoul signifiait risquer sa
propre vie, voire provoquer la désintégration de l’organisation. Il hésitait
entre son devoir et sa loyauté. À SUIVRE
