Comment pourrait-on expliquer qu’un général de l’armée russe, mis aux arrêts pour quasi-trahison, ressorte pour apparaitre en Algérie quelques mois plus tard ? Le général Sergueï Sourovikine, après des spéculations qui sont allées jusqu’à le prétendre liquidé physiquement, a, comme par enchantement réapparu sur le devant de la scène médiatique, dans une …mosquée algéroise. Pour un farouche nationaliste russe, chrétien orthodoxe de surcroit, sa réapparition dans une mosquée tient lieu du miracle. C’est d’un œcuménisme louable, sinon d’un non-sens total.
Mais trève
de plaisanterie. Certain pays, comme
certains dirigeants nous ont habitués aux aberrations les plus inatendues. Certaines
prêtent à sourire, d’autres, malheureusement, ont des conséquences autrement
plus fâcheuses. Déclencher une guerre meurtière, pour des raisons fumeuses par
exemple. Certains acteurs, sur la scène internationale, jouent des rôles de
guignols dangereux.
Mais
revenons au miraculé Sourovikine. Connu pour son passé de criminel de guerre,
c’est un vétéran de la guerre soviétique en Afghanistan, des guerres au Tadjikistan et
en Tchétchénie au début des années 2000 et de la campagne syrienne de 2015 à l’occasion de laquelle, il a
été surnommé le «Boucher syrien».
La
réapparition en Algérie du général Sourovikine, surnommé également pour sa
brutalité, le « général Armageddon » avec
une délégation du ministère de la Défense russe laisse perplexe. Le régime
algérien est loin d’être transparent. Le compte rendu de la visite d’une
délégation de haut niveau de la Russie a été publié par… le compte Facebook d'une mosquée d'Oran. Il y est précisé qu'« une
délégation russe de haut rang » a été reçue par le directeur des
affaires religieuses et des dotations et par l'imam(sic).
Les acteurs
de cet événement surréaliste cultivent allègrement la désinformation. En
attendant, les spéculations vont bon train. Les réseaux sociaux s’en sont donné à
cœur joie. Laissons les choses se décanter. Mais y verront-nous clair pour
autant un jour?