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23 décembre 2024

ÉDITO : Message au peuple algérien- Par A. Laalioui

Publié le 23 décembre 2024

L’Algérie, dirigée depuis des décennies par une oligarchie militaire, souffre d’un pouvoir qui perpétue les pratiques et logiques issues de la guerre froide. Ce régime repose sur un mélange de contrôle autoritaire et d’une idéologie minimaliste qui n’a d’autre but que de légitimer la privation des droits fondamentaux des citoyens algériens. Lire plus

L’animosité envers l’ancien colonisateur, la France, est exploitée comme un levier politique. Qualifiée par le président Emmanuel Macron de « rente mémorielle », cette hostilité est savamment entretenue pour masquer l’absence de réponses aux aspirations économiques et sociales du peuple. Ce discours anti-français ne résout ni le chômage élevé, ni les difficultés d’accès au logement, à l’éducation ou aux soins. Au contraire, il sert de paravent pour dissimuler une économie rentière, dominée par la manne pétrolière et gazière, qui ne profite qu’à une minorité privilégiée.

Cette même logique s’applique à la relation conflictuelle avec le Maroc, un pays de civilisation séculaire, en contraste frappant avec l’État algérien âgé de 62 ans. L’Algérie officielle a fait du Maroc un exutoire à ses propres frustrations et faiblesses. Le conflit autour du Sahara marocain, que le pouvoir algérien a artificiellement créé et entretenu, n’est qu’une tentative de freiner le développement économique et diplomatique du Royaume. En alimentant cette querelle, les dirigeants algériens cherchent à maintenir un semblant de mobilisation populaire. Sans cet ennemi supposé, le régime risquerait de s’effondrer sous le poids de ses contradictions internes.

Pourtant, la grande majorité des Algériens refuse de tomber dans ce piège. Les liens de fraternité entre les deux peuples, algérien et marocain, restent forts malgré les tensions imposées par les dirigeants algériens. Les épisodes de solidarité entre Algériens et Marocains, que ce soit lors de crises humanitaires ou dans les interactions quotidiennes, illustrent cette unité naturelle. Par exemple, les réactions de soutien mutuel lors des tremblements de terre ou les échanges culturels entre artistes des deux pays, ou les simples témoignages d’Algériens ordinaires, montrent que l’amitié et la fraternité transcendent les frontières idéologiques.

Sur le plan économique, l’Algérie reste enfermée dans une dépendance à ses hydrocarbures. L’absence de diversification économique et l’échec des politiques de développement industriel rendent le pays vulnérable aux fluctuations des marchés internationaux. Pendant ce temps, le Maroc, grâce à des réformes économiques et une ouverture sur le monde, a su attirer les investissements étrangers et diversifier ses secteurs stratégiques, allant de l’agriculture à l’industrie automobile et aux énergies renouvelables.

Sur le plan social, les frustrations du peuple algérien sont manifestes. Le mouvement du Hirak, émergé en 2019, témoigne de la volonté du peuple de se libérer d’un système archaïque. Ce soulèvement pacifique a été une véritable leçon de civisme et de détermination, mais il a été confronté à une répression systématique. Cette énergie populaire montre que les Algériens aspirent à un avenir meilleur, fondé sur la liberté et la justice.

Le peuple algérien est conscient que ses vrais ennemis ne sont pas les Marocains ni les Français, mais un système qui exploite ces divisions pour se perpétuer. L’avenir de l’Algérie ne pourra émerger qu’avec une remise en question profonde de ce modèle et une ouverture à la réconciliation à la fois interne et externe. La paix et la prospérité pour nos deux nations passent par un dialogue sincère et une coopération régionale renforcée.

Algériens et Marocains, unis par une histoire commune et des valeurs partagées, doivent regarder au-delà des manipulations des élites créées par les militaires, pour construire ensemble un avenir de fraternité, de respect mutuel et de développement.

 

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