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21 février 2025

WEB3 : La fracture numérique dans le Web3 : démocratisation ou nouvel écart technologique ? Par N. Lemaire

 Publié le 21  février 2025
 

Le Web3, souvent présenté comme la prochaine grande évolution de l'internet, promet de redéfinir notre façon d'interagir en ligne grâce à des technologies décentralisées telles que la blockchain, les crypto-monnaies, les contrats intelligents et les applications décentralisées (dApps). Lire plus

En offrant un internet plus transparent, sécurisé et autonome, le Web3 ambitionne de démocratiser l'accès aux services numériques et de redonner aux utilisateurs le contrôle de leurs données. Toutefois, cette révolution numérique soulève également la question de la fracture numérique : le Web3 permettra-t-il réellement de réduire les inégalités d'accès au numérique ou risque-t-il d'accentuer un nouvel écart technologique ?

D'un côté, le Web3 offre des opportunités indéniables pour une meilleure inclusion numérique. La décentralisation permet, par exemple, aux populations non bancarisées d'accéder aux services financiers via les crypto-monnaies et la finance décentralisée (DeFi). De plus, les créateurs de contenus, artistes et développeurs peuvent monétiser directement leurs œuvres grâce aux jetons non fongibles (NFT) et aux plateformes décentralisées, contournant ainsi les intermédiaires traditionnels. Cette nouvelle économie numérique pourrait ainsi favoriser l'émancipation économique et sociale de nombreuses personnes à travers le monde.

Cependant, l'accès au Web3 nécessite une compréhension minimale des technologies complexes qui le sous-tendent. La création de portefeuilles numériques, la gestion de clés privées, l'utilisation de dApps ou encore la participation à des projets de gouvernance décentralisée restent encore hors de portée pour une grande partie de la population, en particulier dans les régions où l'accès à internet, à l'éducation numérique ou aux ressources technologiques est limité. Cette barrière technologique pourrait donc renforcer la fracture numérique existante, en excluant davantage ceux qui ne possèdent pas les compétences ou les moyens nécessaires.

En outre, le coût d'entrée dans l'univers du Web3 peut également être prohibitif. Par exemple, les frais de transaction sur certaines blockchains comme Ethereum peuvent devenir très élevés, limitant l'accès aux utilisateurs disposant de faibles ressources financières. De même, l'acquisition de certains actifs numériques, tels que les NFT, peut nécessiter des investissements conséquents. Cette dimension économique du Web3 risque ainsi de créer un écart entre ceux qui peuvent se permettre de participer à cette nouvelle économie numérique et ceux qui en sont exclus.

Pour que le Web3 tienne ses promesses de démocratisation, il est essentiel de mettre en place des initiatives favorisant l'accessibilité et la formation numérique. Des projets visant à simplifier l'utilisation des technologies décentralisées, à proposer des interfaces plus intuitives ou à réduire les frais de transaction peuvent contribuer à rendre le Web3 plus inclusif. De même, des programmes éducatifs adaptés aux différents niveaux de compétences numériques devraient être développés, notamment dans les régions les plus vulnérables à la fracture numérique.

En conclusion, le Web3 représente à la fois une opportunité de démocratisation du numérique et un risque de creuser un nouvel écart technologique. Tout dépendra des efforts déployés par les acteurs du secteur pour rendre cette technologie accessible à tous. En veillant à ne laisser personne sur le bord de la route, le Web3 pourrait réellement contribuer à un internet plus équitable, où chacun aurait la possibilité de participer activement et de bénéficier des nouvelles opportunités offertes par cette révolution numérique.

 








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