Publié le 2 mars 2025
Face à l’accélération du réchauffement climatique, de nombreuses solutions sont envisagées pour atténuer ses effets. Parmi elles, la géoingénierie suscite un vif débat. Lire plus
Cette discipline regroupe un ensemble de technologies visant à modifier intentionnellement le climat de la Terre pour réduire le réchauffement global. Si certains y voient un outil prometteur, d’autres s’inquiètent des risques et des conséquences imprévues de telles interventions.Parmi les principales approches de la géoingénierie, deux catégories se distinguent : la gestion du rayonnement solaire (GRS) et l’élimination du dioxyde de carbone (EDC). La première vise à réfléchir une partie du rayonnement solaire vers l’espace en injectant des aérosols dans la stratosphère ou en augmentant la réflectivité des nuages. La seconde consiste à capturer et stocker durablement le CO₂, notamment via la reforestation massive, la fertilisation des océans ou des technologies de capture directe.
Les partisans de la géoingénierie estiment qu’elle pourrait offrir une solution rapide et efficace pour limiter la hausse des températures. À l’heure où les engagements internationaux peinent à réduire les émissions de gaz à effet de serre, ces technologies pourraient permettre de compenser les excès et de gagner du temps pour la transition énergétique. Certaines expériences ont montré que la gestion du rayonnement solaire, par exemple, pourrait réduire les températures mondiales en quelques années seulement.
Cependant, les critiques de la géoingénierie soulignent de nombreux dangers. D’une part, ces techniques pourraient avoir des effets secondaires incontrôlables, comme la perturbation des régimes de précipitations, menaçant ainsi la sécurité alimentaire mondiale. D’autre part, elles risquent d’encourager l’inaction politique en donnant une illusion de solution miracle, au détriment des efforts de réduction des émissions de gaz à effet de serre.
Un autre problème majeur réside dans la gouvernance de la géoingénierie. Qui déciderait d’un projet de modification climatique à l’échelle planétaire ? Une intervention mal coordonnée pourrait engendrer des conflits internationaux, notamment si certains pays subissent des effets indésirables. L’absence de cadre juridique clair et d’accords internationaux renforce l’incertitude quant à l’usage de ces technologies.
Ainsi, la géoingénierie demeure une piste à explorer avec prudence. Plutôt que de s’y fier comme solution principale, elle pourrait être envisagée comme un complément aux politiques climatiques existantes. Le véritable défi reste la réduction massive des émissions de gaz à effet de serre et l’adoption de modes de vie durables, afin d’éviter de recourir à des manipulations climatiques dont les conséquences restent incertaines.