À LA UNE

NAVIGATION

SUIVEZ-NOUS SUR Suivez-nous

DÉTENTE

17 juin 2025

CYBERSÉCURITÉ : Les attaques sur le cloud ; cas pratiques et solutions pour les contrer- Par G. Paranton

G. Paranton 17/6/2025

 

L’essor du cloud computing a transformé la manière dont les entreprises stockent, accèdent et traitent leurs données. Cependant, cette dématérialisation a aussi élargi la surface d’attaque pour les cybercriminels.

Le cloud concentre d’énormes volumes d’informations sensibles — données clients, secrets industriels, ou systèmes critiques — ce qui en fait une cible privilégiée. Mal configuré ou insuffisamment sécurisé, un environnement cloud peut exposer les entreprises à des intrusions aux conséquences lourdes.


Un des exemples les plus fréquents d’attaques concerne les services de stockage comme Amazon S3. De nombreuses entreprises laissent leurs « buckets » accessibles au public, par erreur ou par négligence. Des attaquants peuvent ainsi aspirer des gigaoctets de données sensibles. En 2019, une entreprise de sécurité a révélé que plus de 2 000 instances S3 exposaient publiquement des données médicales, financières ou juridiques. Ces fuites massives sont souvent évitables grâce à une simple configuration correcte des permissions.


Avec l’augmentation des environnements hybrides (combinant cloud public et infrastructures privées), les cybercriminels exploitent les failles de synchronisation entre les systèmes. Des ransomwares se propagent depuis une machine compromise sur site vers les ressources cloud synchronisées. L’attaque contre le groupe Colonial Pipeline en 2021, bien que plus orientée réseau, a révélé les failles possibles entre infrastructures physiques et services cloud utilisés pour les opérations quotidiennes.


Les accès cloud sont généralement contrôlés via des identifiants ou des jetons d’API. Des attaques ciblant ces accès permettent aux pirates de s’infiltrer sans éveiller de soupçon. Par exemple, une campagne d’hameçonnage sophistiquée peut voler les identifiants d’un compte Azure ou Google Cloud, et ainsi permettre à l’attaquant de créer, modifier ou supprimer des ressources. Ces attaques, souvent silencieuses, nécessitent une vigilance constante en matière de gestion des identifiants et de surveillance des journaux d’activité.


Pour contrer ces menaces, plusieurs mesures techniques s’imposent. Tout d’abord, le chiffrement des données, en transit comme au repos, est essentiel. Ensuite, les audits réguliers des configurations cloud, via des outils d’analyse automatisés, permettent d’identifier et corriger les failles. L’usage du principe du moindre privilège (least privilege) pour les accès utilisateurs et les services limite les dégâts en cas d’intrusion. Enfin, les systèmes de détection d’anomalies basés sur l’IA peuvent alerter en temps réel sur des comportements suspects.


La sécurité du cloud ne repose pas seulement sur la technologie, mais aussi sur les pratiques humaines. Une formation régulière des employés sur les risques liés au cloud, en particulier le phishing et la mauvaise manipulation des fichiers, est indispensable. De plus, une gouvernance claire du cloud — avec des responsabilités bien définies entre les équipes techniques, les fournisseurs et les utilisateurs finaux — réduit les zones grises propices aux erreurs.


L’avenir de la cybersécurité passe par une approche « cloud-native », c’est-à-dire intégrée dès la conception de l’infrastructure. Cela implique d’utiliser des solutions conçues spécifiquement pour les environnements cloud, comme les pare-feux applicatifs cloud (WAF), le Zero Trust Network Access (ZTNA), ou encore les services de Cloud Security Posture Management (CSPM). Face à la montée en complexité des attaques, seule une combinaison de technologies robustes, de bonne gouvernance et de veille continue permet de sécuriser durablement les environnements cloud.

 

Kaleidoscope

SUIVEZ-NOUS SUR ▼▼

Bluesky Facebook Mastodon

VISITEURS