G. Amidot 17/6/2025
Malgré trois décennies de tentatives diplomatiques, la Palestine reste sans État reconnu ni souveraineté pleine. Entre divisions internes, durcissement idéologique israélien, instrumentalisation géopolitique et paralysie internationale, le rêve d’un État palestinien semble s’éloigner chaque année un peu plus.
Un processus d’Oslo sans garantie
Depuis 1993, les Accords d’Oslo ont laissé entrevoir une coexistence possible entre Israël et un futur État palestinien. Mais sans mécanismes contraignants et face à la poursuite des colonies israéliennes, les espoirs se sont dissipés. L’assassinat de Yitzhak Rabin, la montée des attentats, puis la seconde Intifada ont enterré les promesses de paix.
La droite israélienne, entre annexion et messianisme
La domination des forces de droite et d’extrême droite en Israël alimente une politique de colonisation continue. Le refus catégorique d’un État palestinien repose autant sur des considérations sécuritaires que sur une lecture religieuse de la « Terre d’Israël ». Benjamin Netanyahou incarne cette ligne dure, renforcée par des calculs électoraux et des pressions internes.
Des fractures palestiniennes paralysantes
L’impasse entre le Fatah et le Hamas, l’absence de leadership unifié, et la méfiance entre Gaza et la Cisjordanie rendent toute gouvernance commune quasi impossible. Cette division donne un prétexte à Israël pour déclarer qu’il « n’a pas d’interlocuteur » fiable pour négocier.
L’échec du modèle islamiste
Malgré sa capacité de résistance, le Hamas n’a pas su transformer ses succès militaires en avancées politiques. Isolé diplomatiquement et confronté à un lourd blocus, il peine à répondre aux aspirations de la population de Gaza, tout en alimentant les justifications israéliennes à la poursuite des représailles.
La guerre de juin 2025 : l’Iran en protagoniste régional
La guerre déclenchée par Israël contre l’Iran et ses alliés régionaux le 13 juin 2025 marque un tournant. Pour la première fois, le territoire israélien subit des dégâts d’ampleur. L’Iran se positionne en seul adversaire frontal crédible, mais cette confrontation reste une guerre par procuration où la question palestinienne est secondaire.
Netanyahou, entre stratégie sécuritaire et fuite en avant
Englué dans des procès pour corruption, Netanyahou instrumentalise les conflits pour se maintenir au pouvoir. En se posant en garant de la sécurité d’Israël, il fait oublier ses démêlés judiciaires, tout en sabotant toute perspective de dialogue sérieux avec les Palestiniens.
Les conditions d’une solution à deux États
- Unité politique palestinienne sous une direction légitime et reconnue
- Changement de cap politique en Israël, en faveur d’un compromis historique
- Pressions diplomatiques et économiques internationales fortes sur l’occupation
- Abandon des plans alternatifs irréalistes comme le “deal du siècle”
- Application stricte du droit international (résolutions de l’ONU, frontières de 1967, Jérusalem-Est)
Conclusion : une paix conditionnée à la reconnaissance palestinienne
La création d’un État palestinien n’est pas une utopie mais une nécessité. Les Accords d’Abraham, les concessions économiques, ou les alliances régionales ne suffiront jamais à garantir une paix durable. Tant que le peuple palestinien restera privé de souveraineté, toute tentative de stabilisation régionale sera vouée à l’échec. La justice, et non la force, doit redevenir le fondement des relations israélo-palestiniennes.
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