G. Amidot 20/6/2025
Le monde assiste,
depuis le 13 juin 2025, à une escalade dramatique avec l’éclatement d’une guerre
ouverte entre Israël et l’Iran.
La fission nucléaire, déjà bien implantée depuis plusieurs décennies, subit les contrecoups de cette crise. Le cas iranien en illustre parfaitement les ambiguïtés : alors que Téhéran affirme que son programme nucléaire est à vocation énergétique, ses avancées technologiques inquiètent depuis longtemps les chancelleries occidentales. Les installations civiles pourraient, en théorie, être converties en production de matières fissiles militaires, ce qui renforce les appels à un contrôle international renforcé. Malgré cela, les réacteurs de quatrième génération continuent d’être développés dans plusieurs pays, avec pour objectif une production plus propre, plus sûre et plus efficace, notamment via le recyclage des déchets et une résistance accrue aux incidents.
La fusion nucléaire, quant à elle, reste à ce jour un chantier scientifique majeur, mais encore expérimental. Dans un contexte de guerre, elle attire l’attention comme une alternative moins sensible à la militarisation. Contrairement à la fission, la fusion ne génère pas de matériaux facilement utilisables à des fins militaires, ce qui en fait un atout stratégique pour un avenir énergétique pacifique. Des programmes comme ITER en France ou les récentes avancées en Californie (avec l’allumage d’un plasma stable) suscitent un regain d’intérêt, y compris de la part d’acteurs privés qui y voient un marché d’avenir détaché des logiques de guerre froide.
Le contraste entre ces deux voies — fission et fusion — est d’autant plus saisissant que le monde semble tiraillé entre régression et progrès. Alors que la guerre israélo-iranienne ravive les vieux réflexes de dissuasion et d’escalade, elle souligne aussi l’urgence de solutions énergétiques indépendantes, durables et non militarisables. La fusion représente ici un espoir à long terme, tandis que la fission, bien encadrée, reste indispensable à court terme pour limiter notre dépendance aux énergies fossiles.
Mais cette transition vers un nucléaire de nouvelle génération ne pourra se faire sans un renforcement de la gouvernance internationale. Les événements de juin 2025 rappellent crûment que le nucléaire, même civil, ne peut être dissocié des tensions géopolitiques. Un cadre multilatéral crédible — renforçant le rôle de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), garantissant la transparence technologique, et encourageant les projets collaboratifs — est aujourd’hui plus que jamais nécessaire pour éviter les détournements et rassurer les opinions publiques.
En conclusion, l’atome est à la croisée des chemins. La guerre israélo-iranienne réactive les peurs les plus sombres liées au nucléaire militaire, mais elle met aussi en évidence l’opportunité historique de repenser notre rapport à l’énergie atomique. Fission ou fusion ? La question n’est pas seulement technologique : elle est profondément politique et éthique. Le vrai choix est entre un atome instrumentalisé pour la destruction et un atome dédié au progrès collectif.
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