Depuis quelques années, la proposition marocaine d’un statut
d’autonomie pour le Sahara occidental connaît une dynamique diplomatique
croissante.
L’autonomie proposée pour cette région du Maroc ne signifie ni indépendance ni sécession. Elle s’inscrit dans une logique d’autogouvernance régionale dans le cadre de la souveraineté marocaine. Concrètement, cette autonomie donnerait aux habitants du Sahara des pouvoirs étendus en matière de gestion locale : éducation, santé, culture, développement économique, environnement, infrastructures. Un Parlement régional, un exécutif local, une justice de proximité et des institutions propres encadreraient cette gestion, tout en respectant la Constitution marocaine, la monarchie et la défense nationale. Ce modèle est inspiré d’expériences réussies ailleurs dans le monde, comme en Espagne (Catalogne, Pays basque), en Italie (Sicile, Tyrol), ou au Canada (Québec).
L’intérêt que suscite cette option à l’international est révélateur d’un changement de paradigme. Les États-Unis ont été les premiers à reconnaître la souveraineté marocaine sur le Sahara, suivis de nombreux pays d’Afrique, d’Amérique latine, d’Europe de l’Est et du monde arabe. Plusieurs États ont ouvert des consulats dans les villes de Dakhla et Laâyoune, signe diplomatique fort de leur adhésion au projet d’autonomie. Parallèlement, la reconnaissance de la prétendue RASD (République arabe sahraouie démocratique) régresse, avec des retraits officiels et des suspensions de reconnaissance, y compris de pays ayant historiquement soutenu le Polisario.
La dynamique enclenchée par l’autonomie pourrait préfigurer une restructuration plus large du Royaume, dans une logique de régionalisation avancée. En envisageant une autonomie pour les autres régions, le Maroc pourrait évoluer vers une architecture quasi-fédérale, où chaque région disposerait de compétences élargies tout en renforçant l’unité nationale. Une telle approche répondrait aux aspirations locales à une meilleure gouvernance et à une distribution plus équitable des ressources, tout en consolidant l’identité plurielle du Royaume.
Sur le terrain, cette stratégie a déjà commencé à produire des effets. Le Sahara connaît un développement économique sans précédent : routes, ports, universités, énergies renouvelables, zones industrielles. La population locale participe de plus en plus aux affaires publiques, y compris à travers des représentants élus aux institutions nationales. Ce mouvement renforce l’intégration effective du territoire au sein du Royaume, en dépit des discours séparatistes du Polisario.
La perspective d’un règlement définitif de la question du Sahara semble ainsi se rapprocher. Si l’option d’autonomie venait à s’imposer au niveau onusien, la RASD — entité non reconnue par l’ONU — pourrait progressivement disparaître du paysage diplomatique, tout comme le Front Polisario, dont le discours et la stratégie paraissent figés dans une logique de guerre froide. Le maintien de camps de réfugiés à Tindouf, dans le sud algérien, deviendrait de plus en plus difficile à justifier face à la dynamique de développement en cours dans les provinces du Sud.
L’autonomie du Sahara occidental apparaît non seulement comme une solution politique pragmatique, mais aussi comme le prélude à une transformation structurelle du Maroc. Elle offre une sortie honorable à toutes les parties, sans vainqueur ni vaincu, mais avec une vision tournée vers le développement, la stabilité régionale et l’intégration africaine. Le Maroc, fidèle à la pensée de Hassan II, pourrait ainsi devenir un Royaume uni dans sa diversité, fort de ses régions et de ses identités multiples, apaisé dans ses frontières et respecté dans sa diplomatie.
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