Le premier semestre de l’année 2025 a été marqué par une
série de découvertes spectaculaires réalisées grâce aux plus puissants
télescopes terrestres et spatiaux.
L’un des événements les plus marquants a été la détection d’un troisième objet interstellaire nommé 3I/ATLAS, découvert fin juin par le réseau de télescopes ATLAS au Chili. Se déplaçant à une vitesse d’environ 60 km/s et provenant de la direction du disque fin de la Voie lactée, cet objet est caractérisé par une trajectoire hyperbolique, signe qu’il ne provient pas du système solaire. L’apparition d’une activité cométaire — coma et queue — (Éléments distinctifs d'une comète. Le premier est une enveloppe gazeuse qui entoure le noyau de la comète, la queue est une traînée de gaz et de poussière expulsée du noyau et pointant généralement à l'opposé du Soleil), confirme sa nature, offrant une opportunité unique d’analyser de la matière venue d’un autre système stellaire.
Le télescope spatial James Webb (JWST) s’est également distingué par une avancée majeure dans la détection d’exoplanètes. Pour la première fois, il a capturé une image directe d’une planète extrasolaire, TWA 7 b, en orbite autour d’une jeune étoile située à 34 années-lumière. Cette planète, de masse équivalente à celle de Saturne, constitue la plus légère jamais détectée par imagerie directe, confirmant la capacité du JWST à sonder les zones de formation planétaire dans les disques circumstellaires.
Par ailleurs, le JWST a poursuivi son exploration des atmosphères planétaires. Il a révélé la présence de dioxyde de carbone (CO₂) dans les atmosphères de plusieurs planètes géantes comme celles du système HR 8799, apportant des éléments en faveur du scénario d’une formation par accrétion de noyau. D’autres études ont évoqué la possible détection de molécules organiques complexes, comme le sulfure de diméthyle (DMS) sur l’exoplanète K2-18 b, une molécule associée à la vie sur Terre — bien que l’interprétation reste controversée.
Les trous noirs ont également été au cœur des avancées de ce semestre. Grâce aux données croisées des télescopes Chandra (rayons X) et du réseau EHT (Event Horizon Telescope), les astronomes ont identifié un trou noir supermassif en phase de fusion dans un système binaire galactique très lointain. Ce phénomène, accompagné d’émissions gravitationnelles et d’un jet relativiste lumineux, constitue une rare observation directe d’un processus de coalescence. Par ailleurs, une équipe a mis en évidence un « trou noir errant » isolé, se déplaçant à travers la Voie lactée sans étoile compagne — une découverte qui confirme les hypothèses sur les restes stellaires invisibles dans notre propre galaxie.
Sur le plan cosmologique, le JWST a permis de découvrir des galaxies spirales très anciennes, telles que Zhúlóng (z ≈ 5,2) et Big Wheel (z ≈ 3,2), défiant les modèles actuels de formation galactique. Ces structures complexes observées à plus de 12 milliards d’années-lumière suggèrent que les galaxies en disque se sont formées plus tôt qu’on ne le pensait. En parallèle, la combinaison Hubble–JWST a démontré que des disques protoplanétaires peuvent subsister jusqu’à 30 millions d’années même dans des environnements pauvres en métaux, rendant possible la formation de planètes dès les premières époques de l’Univers.
D’autres découvertes notables incluent l’apparition d’une nova brillante, V462 Lup, visible à l’œil nu depuis l’hémisphère sud, et la détection du plus lointain mini-halo radio jamais observé, témoin de l’évolution des amas de galaxies à une époque reculée. Ces observations enrichissent considérablement notre compréhension des phénomènes stellaires et de la dynamique cosmique dans l’univers lointain.
Ainsi, ce début d’année 2025 se distingue comme un moment charnière dans l’histoire de l’astronomie moderne. Les télescopes, en conjuguant puissance d’observation, diversité spectrale et collaboration internationale, repoussent sans cesse les limites de notre connaissance, révélant un cosmos toujours plus complexe, ancien et fascinant.
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