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15 août 2025

CHRONIQUE : de l’ «espace vital» à l’ «espace géo-sécuritaire», un certain air du temps- Par A. Laalioui

        ✍️Auteur :  A. Laalioui 🗓️ Date : 15/08/2025

Kaleidoscope 

Un certain air du temps flotte dans l’actualité internationale, rappelant étrangement les heures sombres de l’histoire.

À la veille de la Seconde Guerre mondiale, l’Allemagne nazie justifiait ses ambitions territoriales par la notion d’« espace vital » – le Lebensraum – censé assurer la survie et la grandeur de la nation. En écartant le droit international, Hitler annexa l’Autriche, puis la Tchécoslovaquie, avant que l’invasion de la Pologne ne déclenche le cataclysme mondial. Face à ces violations flagrantes, les puissances occidentales avaient répondu par l’apaisement, croyant éviter la guerre par des concessions, comme lors des accords de Munich de 1938. Ce calcul se révéla tragiquement erroné.

Près d’un siècle plus tard, le discours a changé de vocabulaire mais pas de fond. Depuis 2014, la Russie invoque la nécessité de préserver un  « espace de sécurité stratégique » pour justifier l’annexion de territoires ukrainiens et la reconnaissance de républiques séparatistes. Cette rhétorique, adaptée au langage contemporain, ressemble pourtant beaucoup à celle qui servait autrefois à légitimer l’expansion territoriale par la force. Et, comme dans les années 1930, le reste du monde oscille entre sanctions, tentatives diplomatiques et accommodement tacite.

C’est dans ce contexte que va se tenir aujourd’hui, 15 août 2025, la rencontre entre Donald Trump et Vladimir Poutine en Alaska. Le sommet, organisé sur la base militaire d’Anchorage, vise officiellement à discuter d’un cessez-le-feu et de garanties de sécurité en Ukraine. Mais le président ukrainien Volodymyr Zelensky n’y est pas convié, ce qui suscite inquiétudes et critiques. L’image qui en ressort est celle d’un dialogue bilatéral entre deux grandes puissances, mené en l’absence du pays directement agressé, comme si son sort pouvait être scellé ailleurs.

Pour Poutine, la victoire est déjà symbolique : être reçu sur le sol américain brise son isolement diplomatique et lui offre une tribune internationale. Pour Trump, c’est l’occasion d’afficher une stature de faiseur de paix, quitte à accorder à son interlocuteur une légitimité contestée. Les manifestants pro-Ukraine, rassemblés à Anchorage, dénoncent cette scène comme une « récompense » offerte à l’agresseur.

L’impression générale laisse un goût amer : celle d’un moment où, sous couvert de pragmatisme, les principes fondamentaux du droit international risquent d’être relégués au second plan. Comme dans les années 1930, une partie du monde semble prête à composer avec l’agresseur, espérant préserver une stabilité fragile au prix de compromis douteux. L’histoire a pourtant montré que ce type d’arrangement ne fait que retarder l’inévitable, tout en renforçant la position de ceux qui défient les règles communes.

Oui, il y a bien, aujourd’hui, un certain air du temps qui n’est pas sans rappeler celui qui  a toujours soufflé à l’aube des plus grands désastres.

 

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