Depuis l’entrée en scène de Donald Trump dans le dossier
russo-ukrainien, la notion même de droit international semble s’être diluée
derrière une épaisse chape d’incertitudes et de calculs opaques.
Au fil des derniers mois, cette tentative de règlement improvisé a surtout mis en lumière une rivalité tacite entre les blocs impliqués. D’une part, les Ukrainiens cherchent à capter au maximum l’assistance militaire et l’armement américain en usant de la fenêtre d’opportunité que représente cette initiative atypique. D’autre part, les Européens, souvent en désaccord sur la ligne à suivre, essaient de peser sur les négociations tout en préservant leurs propres intérêts énergétiques et sécuritaires. Enfin, Moscou, profitant de l’impréparation et de la posture souvent fluctuante de Trump, mène une stratégie de « négociation dilatoire » : promettre, reculer, puis relancer d’autres conditions, sans jamais perdre l’initiative.
Ce contexte a engendré une diplomatie fragmentée, où chaque acteur semble plus préoccupé par la manière de tirer profit des errements stratégiques de Trump que par la recherche sincère d’une paix durable. Le président américain, quant à lui, apparaît animé par une motivation essentiellement personnelle : forger l’image du « grand faiseur de paix » et décrocher une consécration internationale telle que le prix Nobel de la paix. Mais cette quête d’ego se heurte à la complexité d’un conflit enraciné, où les dimensions territoriales, identitaires et géopolitiques dépassent largement l’aura d’un seul homme.
Les mois récents n’ont fait que renforcer cette impression de flou intégral : des annonces contradictoires, des rencontres avortées, des cessez-le-feu jamais appliqués et des pressions économiques sans issue tangible. Le processus, loin d’accélérer une issue favorable, s’enlise dans un entre-deux où la guerre continue à faire rage, tandis que les discussions servent plus souvent de levier de communication que de véritable outil de résolution.
À l’heure actuelle, aucune architecture claire de règlement ne se dessine. Le droit international reste instrumentalisé plutôt que respecté, et la multiplicité des agendas – américains, européens, russes et ukrainiens – transforme cette tentative de médiation en un théâtre d’influences croisées. Le conflit, lui, s’étire dans la durée, avec en toile de fond l’espoir illusoire d’une solution rapide et la certitude que, pour l’instant, la paix ne se joue ni à Moscou ni à Kiev, mais bien dans les calculs et les ambitions d’un homme qui se rêve arbitre du monde.
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