Depuis le début des années 2000, le Maroc s’est engagé dans une transformation structurelle de son économie, portée par des réformes ambitieuses et une vision stratégique axée sur l’ouverture, l’innovation et la diversification. Ces efforts, guidés par des politiques publiques cohérentes, visent à renforcer la résilience économique, à créer des emplois et à améliorer les conditions de vie de la population. Lire plus
À fin 2024, plusieurs avancées méritent d’être soulignées, bien que des défis subsistent pour atteindre une croissance inclusive et durable.
Face à la volatilité du secteur traditionnel par excellence qu’est l’agriculture, le Maroc a diversifié ses piliers économiques en développant des secteurs tels que l’automobile, l’aéronautique, et les énergies renouvelables. Grâce à des plans comme le Plan d’Accélération Industrielle (PAI) et les investissements dans des zones industrielles intégrées, ces industries ont contribué à la création de milliers d’emplois. En 2024, le Maroc est devenu le principal exportateur de véhicules en Afrique, avec des usines comme celle de Renault à Tanger et Stellantis à Kénitra atteignant des records de production.
Le Royaume s’est positionné comme un leader régional dans les énergies propres, avec une stratégie ambitieuse visant à couvrir 52 % de son mix énergétique à partir de sources renouvelables d'ici 2030. En 2024, des projets comme le complexe solaire Noor à Ouarzazate et le parc éolien de Tarfaya ont été renforcés, permettant au Maroc d’exporter de l’électricité verte vers l’Europe. Les politiques publiques, soutenues par des partenariats internationaux, ont joué un rôle clé en attirant des investissements dans ce domaine.
Le digital est un autre pilier de la transformation structurelle. Des programmes comme "Maroc Digital 2025" ont encouragé l’adoption des technologies numériques dans les entreprises et l’administration publique. En 2024, les startups marocaines dans la fintech, la santé numérique et l’e-commerce ont connu une croissance notable, soutenues par des incubateurs locaux et des fonds publics. Cependant, l’intégration numérique dans les zones rurales reste un défi que les politiques publiques tentent d’aborder.
Le poids du secteur informel, représentant près de 30 % du PIB, reste un obstacle majeur. En 2024, le gouvernement a renforcé les initiatives pour formaliser les petites entreprises à travers des mesures fiscales incitatives et un meilleur accès au financement. Par ailleurs, le déploiement de la couverture sociale universelle, amorcé en 2021, s’est élargi à de nouvelles catégories de travailleurs informels, marquant une avancée sociale significative.
La transformation économique repose également sur le capital humain. Des réformes dans l’éducation et la formation professionnelle ont été accélérées pour mieux répondre aux besoins du marché. En 2024, les centres de formation dans les domaines techniques et industriels, tels que l’Institut de Formation aux Métiers de l’Aéronautique à Casablanca, ont formé des milliers de jeunes, contribuant à réduire le chômage parmi les diplômés.
Malgré ces avancées, des défis demeurent. Les inégalités sociales et régionales restent marquées, notamment entre les zones urbaines et rurales. La compétitivité globale du Maroc, bien qu’en progression, est mise à l’épreuve par des contraintes structurelles comme la bureaucratie et les infrastructures logistiques insuffisantes dans certaines régions. En outre, les impacts économiques des crises mondiales, notamment la guerre en Ukraine et l’inflation, ont pesé sur la croissance en 2024.
La transformation structurelle de l’économie marocaine témoigne des progrès réalisés grâce aux politiques publiques ambitieuses. Cependant, le succès à long terme nécessitera une gouvernance renforcée, une inclusion accrue des populations vulnérables, et une adaptation constante aux défis globaux. En capitalisant sur ses atouts, notamment dans les énergies renouvelables et l’innovation, le Maroc peut consolider sa place en tant que modèle de développement en Afrique et au-delà.
