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11 janvier 2025

ANALYSE: Trump, bientôt président ; à quoi s’attendre? Par G. Amidot

Publié le 11  janvier 2025 
 
 

L’investiture de Donald Trump en tant que président des États-Unis le 20 janvier 2024 suscite des débats passionnés sur les politiques qu’il pourrait adopter, tant dans la continuité de ses initiatives passées que dans l’annonce de nouvelles orientations prospectives. En revenant à la Maison-Blanche, Trump reprend un rôle qu’il a déjà occupé, fort de son expérience et d’une vision revendiquée comme étant celle de la rupture avec l’ordre établi. Lire plus

Sa posture laisse entrevoir des stratégies mêlant constance et innovation, avec des implications majeures sur les plans national et international. Sur le plan économique, Trump semble déterminé à poursuivre ses politiques protectionnistes, en revenant à son slogan emblématique "America First". La relocalisation des industries stratégiques, la taxation des produits importés et la pression sur les entreprises pour qu'elles investissent aux États-Unis figurent parmi ses priorités. Ces mesures, bien qu’alignées avec ses objectifs initiaux, seront probablement renforcées pour contrer les effets des crises économiques récentes et des tensions avec la Chine. Cette continuité pourrait rassurer ses partisans, mais inquiéter les acteurs du commerce mondial, déjà confrontés à une fragmentation croissante.

En matière de politique intérieure, Trump promet de s’attaquer à ce qu’il qualifie de "bureaucratie corrompue". Ce discours, déjà central dans sa précédente campagne, pourrait se traduire par une intensification des efforts pour limiter l’influence des agences fédérales et réorganiser certaines institutions perçues comme hostiles à son agenda.

Cependant, cette démarche soulève des interrogations sur la séparation des pouvoirs et le respect des normes démocratiques, dans un climat de polarisation politique exacerbée Sur le front international, la projection de Trump s’inscrit dans une logique de renforcement des alliances conditionnelles. Sa vision d’une OTAN financée équitablement, par exemple, pourrait revenir au premier plan, de même qu’une révision des engagements militaires américains à l’étranger.

Ces initiatives, souvent perçues comme pragmatiques, pourraient néanmoins fragiliser certaines alliances traditionnelles, au profit de partenariats plus transactionnels.En parallèle, Trump semble vouloir explorer des politiques énergétiques prospectives, notamment en revenant sur les engagements environnementaux des États-Unis. La relance des énergies fossiles pourrait occuper une place centrale dans son programme, en opposition directe avec les efforts internationaux de lutte contre le changement climatique. Ce positionnement risque d’accentuer les tensions entre les États-Unis et leurs partenaires européens, tout en provoquant des débats intenses sur l’impact environnemental de ces choix.

Enfin, la question migratoire reste un axe majeur de ses politiques constantes et prospectives. Si la construction du mur à la frontière mexicaine avait marqué son premier mandat, il pourrait désormais élargir ses mesures de contrôle, tout en cherchant à limiter les flux migratoires via des accords bilatéraux plus restrictifs.

Ces propositions, combinées à une rhétorique parfois polémique, telles ses toutes récentes sorties sur le Canada, le Groenland et Panama, continuent de diviser l’opinion publique et de soulever des critiques sur les plans du droit international, de l’éthique voir du simple bon sens.

En somme, la politique de Trump pour son retour à la présidence oscille entre le prolongement de ses initiatives emblématiques et l’introduction de nouvelles priorités dictées par le contexte actuel. Ce mélange de constance et de prospective témoigne de sa volonté de marquer durablement l’histoire politique des États-Unis, tout en s’adaptant aux défis d’un monde en mutation rapide.