Le Maroc s'est affirmé comme une destination privilégiée pour les investissements directs étrangers (IDE) en Afrique du Nord, attirant des capitaux significatifs dans divers secteurs stratégiques. À fin 2023, le stock des IDE au Maroc s'élevait à 685,5 milliards de dirhams (environ 65 milliards d'euros), marquant une hausse de 3,5% par rapport à l'année précédente. Cette progression est principalement attribuée à l'augmentation des titres de participation et des parts de fonds communs de placement. (Pus)
Parmi les secteurs les plus attractifs, l'industrie occupe une place prépondérante avec un encours de 165,1 milliards de dirhams à fin 2022. L'immobilier suit avec 132,1 milliards de dirhams, tandis que le tourisme et les télécommunications enregistrent respectivement 63,5 milliards et 62,6 milliards de dirhams. Ces quatre secteurs représentent à eux seuls 63,9% du stock total des IDE au Maroc.
En termes de provenance des investissements, la France demeure le principal contributeur, avec un encours de 204,1 milliards de dirhams, soit 30,8% du total des IDE à fin 2022. Les Émirats arabes unis se positionnent en deuxième place avec 118,7 milliards de dirhams (17,9%), suivis de l'Espagne avec 56,3 milliards de dirhams (8,5%). À eux trois, ces pays concentrent plus de la moitié des IDE au Maroc.
Malgré ces performances notables, le Maroc doit relever plusieurs défis pour renforcer son attractivité. La complexité administrative et la bureaucratie constituent des obstacles majeurs pour les investisseurs. Bien que des efforts de digitalisation et de simplification des procédures aient été initiés, une accélération de ces réformes est nécessaire. Par ailleurs, la gouvernance et la transparence restent des enjeux cruciaux. Une lutte plus efficace contre la corruption et une meilleure sécurité juridique sont essentielles pour instaurer un climat d'affaires sain et rassurant.
Le développement du capital humain est également un défi de taille. Bien que le Maroc dispose d'une main-d'œuvre abondante, il est impératif d'investir davantage dans l'éducation et la formation professionnelle pour répondre aux besoins des industries de pointe. Adapter les programmes de formation aux exigences des secteurs technologiques et industriels est crucial pour attirer et retenir les investisseurs.
Enfin, le Maroc pourrait bénéficier d'une diversification de ses partenariats économiques. Renforcer les échanges avec l'Afrique subsaharienne et l'Asie, tout en consolidant les relations existantes avec l'Europe, offrirait de nouvelles opportunités. L'amélioration des infrastructures logistiques et la facilitation des échanges transfrontaliers contribueraient également à accroître la compétitivité du pays.
En conclusion, bien que le Maroc ait réussi à attirer des IDE substantiels, des réformes structurelles sont nécessaires pour améliorer davantage son attractivité. La simplification administrative, l'amélioration du climat des affaires et le renforcement des compétences de la main-d'œuvre seront déterminants pour positionner le Maroc comme une destination incontournable pour les investisseurs internationaux.