Le conflit israélo-palestinien a été profondément transformé par la guerre de 2024, entraînant des bouleversements majeurs tant du côté palestinien qu'israélien. Plus
Les structures politiques traditionnelles, notamment l'Autorité palestinienne (AP) et le Hamas, ont été affaiblies, ouvrant la voie à de nouvelles dynamiques politiques et sociales.
Évolution des forces politiques palestiniennes
La décapitation du Hamas par les opérations militaires israéliennes et les destructions massives à Gaza a laissé un vide de leadership au sein du mouvement islamiste, exacerbant une situation déjà critique pour ce mouvement.
Parallèlement, en juillet 2024, le Hamas et le Fatah ont signé un accord en Chine pour le contrôle conjoint de Gaza après la guerre. Cet accord vise à former un gouvernement de réconciliation, bien que sa mise en œuvre reste incertaine en raison des tensions persistantes entre les deux factions.
En décembre 2024, les forces de sécurité palestiniennes ont lancé une rare opération de répression contre les groupes militants locaux dans le nord de la Cisjordanie occupée, notamment contre des factions affiliées au Hamas et au Jihad islamique. Cette initiative souligne les efforts de l'AP pour réaffirmer son autorité face à la montée de groupes armés indépendants.
Ces développements indiquent une recomposition potentielle du paysage politique palestinien, avec une possible marginalisation du Hamas et une réaffirmation de l'AP. Cependant, l'émergence de nouvelles forces politiques dépendra de la capacité des acteurs palestiniens à surmonter leurs divisions internes et à répondre aux aspirations de la population.
Configuration politique israélienne et avenir de la droite extrémiste
En Israël, la guerre de 2024 a renforcé les positions de la droite extrémiste, qui a capitalisé sur les préoccupations sécuritaires pour accroître son influence politique. Cependant, la durabilité de cette domination est incertaine. Les défis socio-économiques, les pressions internationales et les aspirations à une solution pacifique pourraient conduire à une réévaluation des politiques actuelles. La société israélienne, diverse et dynamique, pourrait voir émerger des mouvements appelant à des approches plus modérées et à une reprise du dialogue avec les Palestiniens.
Perspectives pour une solution à deux États et stabilité régionale
La conférence au Caire en mars 2025 a abouti à l'adoption d'un plan égyptien de 53 milliards de dollars pour la reconstruction de Gaza, soutenu par les dirigeants arabes. Ce plan vise à permettre aux Palestiniens de Gaza de rester sur place, en contraste avec les propositions américaines de relocalisation.
Cependant, des questions subsistent quant à la gouvernance future de Gaza et à l'exclusion du Hamas du processus de reconstruction.
Le Secrétaire général de l'ONU, António Guterres, a souligné la nécessité d'un cadre politique clair pour la reconstruction de Gaza, basé sur le respect du droit international et répondant aux préoccupations sécuritaires d'Israël sans impliquer une présence militaire prolongée.
La concrétisation d'une solution à deux États reste incertaine, compte tenu des dynamiques actuelles. Les divisions internes palestiniennes, l'expansion des colonies israéliennes et l'absence de négociations significatives constituent des obstacles majeurs. Sans un engagement renouvelé des deux parties et de la communauté internationale, le risque d'une confrontation prolongée demeure élevé.
Le futur politique de la région dépendra de la capacité des acteurs à s'adapter aux nouvelles réalités post-conflit. La reconstruction de Gaza offre une opportunité de redéfinir les structures politiques palestiniennes, tandis qu'en Israël, des débats internes pourraient influencer la trajectoire politique. La communauté internationale joue un rôle crucial pour faciliter un dialogue constructif et promouvoir une solution durable au conflit.