L’instauration soudaine de droits de douane punitifs sur des produits stratégiques, notamment l'acier, l'aluminium, les semi-conducteurs ou les produits agricoles, a déclenché une chaîne de représailles de la part des partenaires commerciaux des États-Unis. Chine, Union européenne, Canada, Mexique... Tous ont répondu du tac au tac, créant un climat de tension commerciale généralisée.
Les marchés ne s’y sont pas trompés. Les bourses sont toutes en baisse, les investisseurs désertent les actifs risqués, et les grandes entreprises exportatrices revoient leurs prévisions à la baisse. Le climat international, déjà fragile, devient délétère. Les perspectives de coopération économique s’éloignent, remplacées par des politiques de repli national, de méfiance et de sanctions mutuelles.
Ce qui frappe dans cette affaire, c’est le manque de cohérence et d’expertise derrière les décisions. Les économistes, presque à l’unanimité, s’accordent à dire qu’une guerre commerciale ne fait que des perdants. Pourtant, les conseillers compétents ont été écartés ou ignorés, au profit d’idéologues peu familiers avec les rouages du commerce mondial.
La logique semble être celle du réflexe, non de la réflexion. C’est l’instinct politique court-termiste qui prime, celui qui parle à une base électorale en mal de protectionnisme et de slogans. Peu importe que les chaînes de valeur mondiales soient profondément interconnectées : taxer un composant produit à l’étranger, c’est parfois frapper une entreprise américaine qui l’assemble localement.
Le risque est immense. En déclenchant ces hostilités douanières, l’administration Trump ouvre la voie à un ralentissement de la croissance mondiale. Les investissements sont retardés, la confiance s’érode, et la consommation est plombée par la hausse des prix à l'importation. À terme, les conséquences pourraient être une récession mondiale, avec comme épicentre un pays qui se croyait invincible.
Cette stratégie du "America First" version tarifs douaniers, c’est un peu comme vouloir se venger d’un partenaire commercial en s’administrant des coups à soi-même. L’effet boomerang est inévitable, et les populations — notamment les plus fragiles — seront les premières à en subir les effets.
Le commerce mondial repose sur la stabilité, la confiance, et la prévisibilité. En agissant tête baissée, sans concertation ni vision d’ensemble, les États-Unis mettent en péril tout un système patiemment construit depuis des décennies. Il est temps de rappeler que les décisions économiques exigent plus que des impulsions politiques : elles requièrent de l’expertise, de la mesure, et une compréhension fine des interdépendances.
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