Depuis sa création en 2015, Ethereum (ETH) est souvent vu comme le « cadet ambitieux » du Bitcoin, son aîné lancé en 2009.
Tout comme Bitcoin, Ethereum aspire aujourd’hui à une reconnaissance institutionnelle globale. L’année 2024 a marqué un tournant avec le dépôt, puis l’examen en cours de plusieurs demandes d’ETF (Exchange-Traded Fund), qui est un instrument financier qui marque une étape significative dans la fusion des marchés financiers traditionnels avec l'univers de la blockchain. Ethereum, en ce sens, agit auprès de la SEC américaine, s’inspirant de la validation historique des ETF Bitcoin en janvier 2024 par ce même organisme. Ces produits financiers, conçus pour les investisseurs traditionnels, témoignent de la volonté d’Ethereum de se positionner comme un actif de réserve crédible, au-delà de son usage initial de plateforme pour les applications décentralisées. Cette reconnaissance institutionnelle s’est aussi traduite par une augmentation du nombre d’organismes qui détiennent de l’ETH dans leurs portefeuilles à long terme, à l’image de ce qui se fait depuis plusieurs années pour le BTC.
Sur le plan économique, Ethereum a adopté une dynamique monétaire similaire à celle de Bitcoin. Grâce à la mise en œuvre de l’EIP-1559 en 2021, complétée par The Merge en septembre 2022, Ethereum a introduit un mécanisme de burn (destruction) des frais de transaction, réduisant progressivement l’offre totale en circulation. Depuis, Ethereum affiche une tendance déflationniste — un critère cher aux partisans du Bitcoin, qui valorisent sa rareté programmée avec un plafond fixé à 21 millions d’unités. En fin d’année 2024, le volume total d’ETH a même commencé à décroître de manière visible, renforçant son attrait en tant que valeur refuge numérique.
Mais les différences entre les deux monnaies restent marquées. Là où Bitcoin reste fidèle à une architecture simple, destinée à préserver la sécurité, la stabilité et la résistance à la censure, Ethereum se distingue par sa vocation à l’innovation. Il offre un environnement programmable permettant de créer des applications décentralisées (dApps), des NFT, des organisations autonomes décentralisées (DAO), et bien plus encore. Ce rôle d’« ordinateur mondial » rend Ethereum beaucoup plus flexible, mais également plus complexe à maintenir et à sécuriser. En 2024, Ethereum a continué d’évoluer avec l’adoption partielle de l’EIP-4844 (proto-danksharding), qui améliore la scalabilité via les rollups, facilitant ainsi l’expansion des solutions de couche 2 (Layer 2).
Sur le plan environnemental, Ethereum a également pris une avance notable sur Bitcoin. En passant à la preuve d’enjeu (Proof of Stake), Ethereum a réduit sa consommation énergétique de plus de 99 %, ce qui lui vaut des éloges dans les cercles écologiques et parmi les investisseurs soucieux des critères ESG (environnementaux, sociaux et de gouvernance). À l’inverse, Bitcoin reste attaché à la preuve de travail (Proof of Work), considérée comme énergivore, mais jugée plus résistante à certaines attaques et plus décentralisée par ses partisans.
Malgré leurs divergences structurelles, Ethereum et Bitcoin restent fortement corrélés sur le plan des marchés. En 2024, les hausses et baisses de l’un ont systématiquement influencé l’autre, révélant leur interdépendance dans la perception globale du secteur crypto. L’évolution des taux d’intérêt de la Réserve fédérale américaine, les décisions réglementaires majeures et les crises géopolitiques ont eu un impact quasi symétrique sur les deux actifs. Cette corrélation souligne que, malgré leurs différences, Bitcoin et Ethereum se positionnent tous deux comme des piliers du système financier numérique émergent.
Ethereum suit les pas de Bitcoin sur plusieurs aspects clés : reconnaissance institutionnelle, rôle de réserve de valeur, intégration dans la finance traditionnelle. Toutefois, sa nature programmable, sa transition écologique réussie et son ambition d’être bien plus qu’une simple monnaie le placent sur une trajectoire distincte et complémentaire. Entre imitation stratégique et différenciation fonctionnelle, Ethereum continue de grandir dans l’ombre de son aîné tout en traçant une voie originale vers le Web3 et les économies décentralisées de demain.
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