
L'économie
marocaine à la fin de 2024 et au début de 2025 présente un tableau contrasté.
Le secteur automobile est devenu le premier secteur exportateur du Maroc, représentant environ 25 % des exportations nationales en 2023. Plus de 700 000 véhicules ont été produits, principalement dans les usines de Tanger et Kénitra, générant plus de 180 000 emplois. L'industrie aéronautique, quant à elle, connaît une croissance remarquable, avec une augmentation de 14,4 % en 2024 et une prévision de 9,6 % en 2025, soutenue par l'implantation de nouveaux équipementiers et l'extension des usines existantes.
Le Maroc est un leader régional en matière d'énergies renouvelables, avec pour objectif d'atteindre 52 % de sa capacité électrique à partir de sources renouvelables d'ici 2030. En 2024, environ 38 % de l'électricité produite provient de sources renouvelables, principalement grâce à l'énergie solaire et éolienne. Des projets phares, tels que le complexe solaire Noor Ouarzazate, illustrent cette ambition. Le secteur a attiré plus de 2,5 milliards de dollars d'investissements étrangers au cours des cinq dernières années.
Le secteur du tourisme a connu une année record en 2024, avec 17,4 millions de visiteurs et des recettes atteignant 104,5 milliards de dirhams (+7,2 %). Le Maroc se positionne ainsi comme la première destination touristique en Afrique. L'objectif est d'atteindre 26 millions de visiteurs d'ici 2030, en capitalisant sur des événements majeurs tels que la Coupe du Monde de la FIFA 2030, dont le Maroc sera l'un des co-organisateurs.
L'agriculture représente environ 12 % du PIB marocain en 2024 et emploie près de 40 % de la population active. Cependant, la dépendance à des cultures exportatrices intensives en eau, telles que les pastèques et les avocats, a entraîné une augmentation significative des exportations (+177 % pour les pastèques et +240 % pour les avocats). Cette tendance exerce une pression considérable sur les ressources hydriques du pays, dont la disponibilité a diminué de manière alarmante depuis les années 1960. Les experts appellent à des mesures urgentes pour remédier à cette situation.
Les prévisions officielles indiquent une croissance du PIB réel de 4,1 % en 2025, soutenue par la consommation privée, les investissements directs étrangers et la performance des secteurs industriels et touristiques. La valeur ajoutée agricole devrait atteindre 11 % en 2025, avant de s'ajuster à 4,4 % en 2026 et à 4,7 % en 2027.
Le Maroc vise à attirer plus de cinq milliards de dollars d'investissements directs étrangers par an d'ici 2030, avec des retombées économiques cumulées estimées à 300 milliards de dollars dans les vingt ans suivant l'organisation de la Coupe du Monde 2030. Les projets publics dans le secteur des BTP ont atteint 64 milliards de dirhams en 2024 (+42 % par rapport à 2023), renforçant la connectivité et les capacités logistiques du pays.
Le Maroc a investi 52 milliards de dirhams dans les énergies renouvelables entre 2016 et 2023, portant la part des énergies renouvelables à environ 37 % de la capacité installée en 2023. Un Programme National d'Approvisionnement en Eau Potable et d'Irrigation, doté d'un budget de 115 milliards de dirhams jusqu'en 2027, vise à sécuriser l'accès à l'eau pour 22 millions de Marocains et à renforcer l'agriculture irriguée sur 550 000 hectares.
Recommandations stratégiques
1. Réorientation de l'agriculture : Favoriser des cultures moins consommatrices d'eau et promouvoir des pratiques agricoles durables pour préserver les ressources hydriques.
2. Renforcement des secteurs industriels : Continuer à développer les secteurs automobile, aéronautique et des énergies renouvelables, en attirant des investissements étrangers et en améliorant les infrastructures.
3. Gestion durable de l'eau : Mettre en œuvre des politiques de tarification de l'eau reflétant sa rareté et investir dans des technologies d'irrigation efficaces.
4. Diversification économique : Encourager la diversification de l'économie en soutenant les secteurs émergents et en réduisant la dépendance à l'égard de l'agriculture d'exportation intensive en eau.
En fin de compte, le Maroc se trouve à un carrefour économique. Les succès dans les secteurs industriels et des énergies renouvelables offrent des opportunités de croissance durable. Cependant, la pression exercée sur les ressources en eau par l'agriculture d'exportation intensive nécessite une réévaluation des priorités économiques et environnementales pour assurer une prospérité à long terme.
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