.webp)
À quelques mois de la Coupe d’Afrique des Nations 2025 et en
prélude à la Coupe du monde 2030, le Maroc s’apprête à accueillir un afflux
inédit de visiteurs.
Depuis plusieurs mois, une tendance regrettable s’installe : la hausse injustifiée des prix de certains produits et services, particulièrement dans les zones touristiques et les transports urbains. Des taxis qui refusent d’activer leur compteur, des additions qui s’envolent sans justification, des services facturés bien au-delà de leur valeur réelle… autant de pratiques qui laissent aux visiteurs un goût amer. Les touristes, mais aussi les nationaux, se retrouvent piégés dans une inflation artificielle, éloignée des valeurs d’accueil et de respect qui ont longtemps fait la réputation du pays.
Pourtant, le cadre légal existe. Le refus du taximètre est interdit par la réglementation, et des sanctions ont déjà été prononcées contre les contrevenants. De même, la loi impose l’affichage clair des prix dans la restauration, l’hôtellerie et les services. Ces règles visent à protéger le consommateur, qu’il soit étranger ou marocain, et à assurer une concurrence saine. Mais dans la pratique, leur application demeure inégale et souvent trop discrète pour être dissuasive.
Face à ces dérives, des mesures concrètes doivent être envisagées et appliquées sans délai. Il faut renforcer les contrôles visibles, sanctionner les abus de manière exemplaire et rendre ces sanctions publiques afin de restaurer la confiance. L’affichage obligatoire des tarifs, notamment dans les zones à forte fréquentation touristique, doit devenir la règle et non l’exception. Une communication claire et multilingue dans les gares, aéroports et lieux stratégiques aiderait également à limiter les excès.
Mais la solution ne réside pas uniquement dans la sanction. Elle passe aussi par l’éducation et la responsabilisation. Une campagne nationale pourrait rappeler que l’hospitalité marocaine n’est pas seulement une tradition, c’est un engagement : accueillir, respecter et pratiquer des prix justes. Un label valorisant les établissements respectueux des règles — et visible par les visiteurs — encouragerait une saine émulation entre professionnels.
Le tourisme doit être un moteur partagé, pas une rente opportuniste. Lorsque les prix s’emballent artificiellement, ce sont les ménages marocains qui en paient le prix, les Marocains résidant à l’étranger qui hésitent à revenir, et les visiteurs qui ne retentent pas l’expérience. À l’inverse, un Maroc qui applique ses lois, protège ses consommateurs et promeut une hospitalité sincère gagne sur deux fronts : la satisfaction immédiate et la réputation durable.
Il est encore temps d’agir, mais le message doit être clair : civisme exigé, dès maintenant.
SUIVEZ-NOUS SUR ▼▼
www.kaleidoscope.ma
pour avoir accès à nos nombreuses rubriques,
à tous nos articles et à toutes nos pages.
