À LA UNE

NAVIGATION

SUIVEZ-NOUS SUR Suivez-nous

DÉTENTE

01 février 2025

ÉCONOMIE- Maroc : Les flux d’investissements directs étrangers ; Secteurs attractifs et défis à relever- Par J. Hafati

 Publié le   1er février  2025



Le Maroc s'est affirmé comme une destination privilégiée pour les investissements directs étrangers (IDE) en Afrique du Nord, attirant des capitaux significatifs dans divers secteurs stratégiques. À fin 2023, le stock des IDE au Maroc s'élevait à 685,5 milliards de dirhams (environ 65 milliards d'euros), marquant une hausse de 3,5% par rapport à l'année précédente. Cette progression est principalement attribuée à l'augmentation des titres de participation et des parts de fonds communs de placement. (Pus)

Parmi les secteurs les plus attractifs, l'industrie occupe une place prépondérante avec un encours de 165,1 milliards de dirhams à fin 2022. L'immobilier suit avec 132,1 milliards de dirhams, tandis que le tourisme et les télécommunications enregistrent respectivement 63,5 milliards et 62,6 milliards de dirhams. Ces quatre secteurs représentent à eux seuls 63,9% du stock total des IDE au Maroc.

En termes de provenance des investissements, la France demeure le principal contributeur, avec un encours de 204,1 milliards de dirhams, soit 30,8% du total des IDE à fin 2022. Les Émirats arabes unis se positionnent en deuxième place avec 118,7 milliards de dirhams (17,9%), suivis de l'Espagne avec 56,3 milliards de dirhams (8,5%). À eux trois, ces pays concentrent plus de la moitié des IDE au Maroc.

Malgré ces performances notables, le Maroc doit relever plusieurs défis pour renforcer son attractivité. La complexité administrative et la bureaucratie constituent des obstacles majeurs pour les investisseurs. Bien que des efforts de digitalisation et de simplification des procédures aient été initiés, une accélération de ces réformes est nécessaire. Par ailleurs, la gouvernance et la transparence restent des enjeux cruciaux. Une lutte plus efficace contre la corruption et une meilleure sécurité juridique sont essentielles pour instaurer un climat d'affaires sain et rassurant.

Le développement du capital humain est également un défi de taille. Bien que le Maroc dispose d'une main-d'œuvre abondante, il est impératif d'investir davantage dans l'éducation et la formation professionnelle pour répondre aux besoins des industries de pointe. Adapter les programmes de formation aux exigences des secteurs technologiques et industriels est crucial pour attirer et retenir les investisseurs.

Enfin, le Maroc pourrait bénéficier d'une diversification de ses partenariats économiques. Renforcer les échanges avec l'Afrique subsaharienne et l'Asie, tout en consolidant les relations existantes avec l'Europe, offrirait de nouvelles opportunités. L'amélioration des infrastructures logistiques et la facilitation des échanges transfrontaliers contribueraient également à accroître la compétitivité du pays.

En conclusion, bien que le Maroc ait réussi à attirer des IDE substantiels, des réformes structurelles sont nécessaires pour améliorer davantage son attractivité. La simplification administrative, l'amélioration du climat des affaires et le renforcement des compétences de la main-d'œuvre seront déterminants pour positionner le Maroc comme une destination incontournable pour les investisseurs internationaux.

 





ABONNEZ-VOUS👍 SUIVEZ-NOUS SUR ▼▼

INTERNATIONAL : Géopolitique de l’eau , zones de tensions autour des grands fleuves- Par G. Amidot

 Publié le 1er février  2025



L’eau, ressource vitale et stratégique, est au cœur de rivalités géopolitiques croissantes. Les grands fleuves transfrontaliers, tels que le Nil, le Mékong et l’Indus, illustrent ces tensions où enjeux économiques, environnementaux et sécuritaires s’entremêlent. La gestion de ces bassins hydriques révèle des rapports de force entre États en amont et en aval, marqués par des conflits d’usage, des projets d’infrastructures controversés et des défis climatiques. (Plus)

Le Nil : un litige historique entre l’Égypte et l’Éthiopie
Le Nil, artère vitale pour onze pays africains, cristallise les tensions entre l’Égypte, historiquement hégémonique, et l’Éthiopie, puissance montante. Le Grand Barrage de la Renaissance Éthiopienne (GERD), construit sur le Nil Bleu, menace les approvisionnements égyptiens, qui dépendent à 90 % du fleuve. Malgré des décennies de négociations, aucun accord ne fixe les règles de remplissage du réservoir ou de partage des eaux. Le Caire invoque des traités coloniaux (1929, 1959) aujourd’hui contestés par Addis-Abeba, qui revendique son droit au développement. Le Soudan, à la fois inquiet et séduit par les retombées énergétiques du GERD, incarne un acteur ambigu dans ce bras de fer.

Le Mékong : la domination chinoise et ses conséquences régionales


En Asie du Sud-Est, le Mékong symbolise l’asymétrie entre la Chine, en amont, et les pays en aval (Laos, Cambodge, Thaïlande, Vietnam). Pékin a construit une vingtaine de barrages hydroélectriques, réduisant le débit et bloquant les sédiments essentiels à l’agriculture et à la biodiversité. Les sécheresses récentes, aggravées par le changement climatique, ont accru les tensions, notamment au Vietnam, où le delta – grenier à riz – subit une salinisation destructrice. La Commission du Mékong, excluant la Chine, peine à instaurer une gouvernance équitable, reflétant l’influence géopolitique croissante de Pékin via des investissements infrastructurels.

L’Indus : un traité sous pression entre l’Inde et le Pakistan

L’Indus, partagé entre l’Inde et le Pakistan, est régi par un traité de 1960, souvent salué pour sa résilience malgré les guerres. Cependant, les projets hydroélectriques indiens au Cachemire, comme le barrage de Kishanganga, alimentent les suspicions pakistanaises quant à une volonté de contrôler les ressources. La fonte des glaciers himalayens, source du fleuve, et la pression démographique exacerbent les risques de pénurie. Le conflit territorial sur le Cachemire, couplé à l’absence de mécanismes de révision du traité, rend la coopération fragile dans un contexte de nationalisme exacerbé.

Enjeux communs : climat, démographie et souveraineté

Ces trois bassins partagent des défis structurels : réchauffement climatique, croissance démographique et compétition pour les ressources. Le Nil et l’Indus dépendent de glaciers et pluies de mousson de plus en plus erratiques, tandis que le Mékong voit ses cycles naturels perturbés par les barrages. La pression agricole et urbaine accroît la demande en eau, transformant les fleuves en enjeux de sécurité nationale. Les États en amont, comme la Chine ou l’Éthiopie, instrumentalisent leur position géographique pour affirmer leur puissance, défiant les normes de souveraineté partagée.

Vers une coopération renouvelée ?
Malgré les tensions, des exemples de dialogue subsistent. Le GERD a poussé l’Union africaine à jouer un rôle médiateur, tandis que le Mékong voit émerger des initiatives locales pour une gestion durable des pêches. Le traité de l’Indus, bien que menacé, reste un modèle de gestion binationale. Pour éviter l’escalade, une approche intégrant données scientifiques, équité interétatique et adaptation climatique est cruciale. L’implication d’acteurs internationaux (ONU, Banque mondiale) pourrait favoriser des accords inclusifs. En définitive, la géopolitique de l’eau révèle une réalité implacable : sans coopération, les conflits hydriques risquent de s’aggraver. Les cas du Nil, du Mékong et de l’Indus montrent que la gestion des fleuves doit concilier développement économique, justice environnementale et stabilité régionale. Face à l’urgence climatique, repenser la gouvernance de l’eau comme bien commun global devient un impératif pour la paix.

 



ABONNEZ-VOUS👍 SUIVEZ-NOUS SUR ▼▼

31 janvier 2025

WEB3- Les métavers comme prolongement du Web3, interaction et économie virtuelle- Par G. Paranton

 Publié le  31 janvier 2025


Les métavers, mondes virtuels, représentent une évolution majeure dans le monde numérique, servant de prolongement naturel du Web3. Le Web3, souvent décrit comme la troisième génération d'internet, repose sur une architecture décentralisée qui permet aux utilisateurs de reprendre le contrôle de leurs données et interactions.  (Plus)

Dans ce contexte, les métavers ne sont pas seulement des mondes virtuels; ils deviennent des espaces numériques où les individus interagissent, créent, et échangent dans un environnement immersif, souvent à l’aide de la réalité virtuelle ou augmentée. Ce phénomène incarne l’aboutissement de la décentralisation du Web, où les utilisateurs ne sont plus de simples consommateurs de contenu, mais deviennent également producteurs et gestionnaires de leurs expériences.

L’interaction dans les métavers est une des caractéristiques fondamentales qui distingue ces espaces du Web traditionnel. Dans le Web2, les utilisateurs interagissent principalement par l’intermédiaire de plateformes centralisées comme les réseaux sociaux ou les sites de partage de contenu. En revanche, dans les métavers, l’interaction va au-delà des simples échanges textuels ou visuels. Les avatars, qui représentent les utilisateurs dans ces mondes virtuels, permettent une immersion plus profonde et plus réaliste. Ces interactions sociales sont enrichies par des éléments gamifiés (rendus ludiques), permettant aux utilisateurs de participer à des événements, de créer des objets ou de tisser des liens sociaux dans un environnement numérique dynamique et tridimensionnel.

L’économie virtuelle est une autre facette clé du métavers et de son intégration dans l'écosystème Web3. Le modèle économique des métavers repose largement sur des actifs numériques tels que les cryptomonnaies, les NFT (tokens non fongibles), et d'autres types de monnaies décentralisées. Les utilisateurs peuvent acheter, vendre et échanger des objets virtuels, allant de vêtements pour avatars à des terrains numériques. Ces transactions sont souvent facilitées par des plateformes basées sur la blockchain, garantissant transparence et sécurité des échanges. L’économie virtuelle des métavers permet ainsi de créer un nouveau type d’emploi et de source de revenus pour les utilisateurs, avec des possibilités allant de la création d’art numérique à la vente de biens virtuels.

La décentralisation est au cœur de l’économie des métavers, une valeur partagée avec le Web3. Contrairement aux modèles économiques traditionnels où de grandes entreprises dominent les plateformes numériques, le Web3 et les métavers offrent une structure plus ouverte. Les utilisateurs ont la possibilité de posséder leurs propres biens numériques et de créer des communautés autonomes. Par exemple, dans certains métavers, les utilisateurs peuvent acheter des parcelles de terrain numérique et y construire des objets, des bâtiments, voire des entreprises. Cette notion de propriété dans un monde virtuel est rendue possible grâce à la blockchain, qui garantit la vérification de la propriété des objets et des terres numériques.

Cependant, l’expansion rapide des métavers soulève également des questions concernant la régulation et l’éthique. Avec l’essor des monnaies décentralisées et des NFT, de nouvelles opportunités économiques voient le jour, mais des problèmes comme la spéculation financière, la protection des données personnelles et les risques de fraude se multiplient. Bien que la décentralisation promette une plus grande autonomie, elle peut aussi créer des zones de non-droit, où les règles sont floues et les abus potentiels plus difficiles à contrôler. Il est donc crucial de trouver un équilibre entre l’innovation et la régulation pour garantir un environnement numérique sûr et équitable.

Les métavers, en tant qu'extension du Web3, représentent également un terrain fertile pour l’évolution des pratiques culturelles et sociales. Ils redéfinissent la notion de communauté en permettant aux individus de se rassembler autour d’intérêts communs dans des espaces virtuels partagés. De plus, ces environnements offrent une plateforme pour des expressions culturelles nouvelles, comme les concerts virtuels, les expositions d'art en ligne et les rencontres interpersonnelles. Cette dimension sociale et créative des métavers pourrait révolutionner la manière dont les gens perçoivent et interagissent avec les espaces numériques, en mettant l’accent sur la collaboration et la co-création.

En fi de compte, les métavers sont bien plus qu’un simple prolongement technique du Web3. Ils incarnent une nouvelle manière d’interagir, de commercer et de créer dans un environnement numérique décentralisé. Alors que leur impact sur l’économie et la société continue de se déployer, il est essentiel de surveiller de près les évolutions de ce domaine pour en maximiser les avantages tout en minimisant les risques. L’avenir des métavers sera certainement façonné par les choix technologiques, les régulations et la manière dont les utilisateurs choisiront de s’engager avec ces nouveaux mondes numériques.

 




ABONNEZ-VOUS👍 SUIVEZ-NOUS SUR ▼▼

VISITEURS