L’histoire relativement récente et heurtée de la création de l’État d’Algérie est à l’origine des tensions qui l’opposent à ses voisins, en particulier le Maroc et, au-delà, la France, ancien colonisateur et créateur du département d’Algérie et les autres pays voisins, Sahel et Lybie. Lire plus
Avec l’indépendance acquise en 1962 après une guerre sanglante, l’Algérie se construit une identité nationale qui, paradoxalement, semble souvent se définir en opposition à ses voisins. Dans le discours nationaliste algérien, le Maroc devient le principal ennemi, un rival dont il convient de se démarquer pour établir une légitimité. Ce processus, décrit par certains comme un "syndrome de nanisme", pousse l’Algérie à revendiquer des liens historiques et culturels qui, dans les faits, originaires du Maroc et partagés avec ce dernier.
Les années 1990, marquées par une guerre civile dévastatrice, accentuent ce besoin de légitimité face à l’adversité. Le pays, désormais perçu comme un "pays du monde à l’envers", semble exister non pas par sa richesse culturelle ou historique, mais par la présence de ses ennemis. L’ennemi, ici, prend la forme d’une image stéréotypée du Maroc et d’une France perçue comme héritière d’un colonialisme oppressif. Ce phénomène n’est pas sans conséquences sur la diplomatie algérienne, qui s’illustre souvent par une posture défensive et antagoniste.
Ainsi, l’Algérie, se retrouve enfermée dans un cercle vicieux où sa politique et sa diplomatie s’articulent autour de cet antagonisme viscéral. La construction d’une légitimité fondée sur l’opposition à ses voisins, loin de la renforcer, semble parfois la fragiliser, la maintenant dans une dynamique où l’auto-affirmation passe par le rejet de l’autre. En regardant vers l’avenir, l’Algérie pourrait-elle envisager une réconciliation avec son passé partagé et un nouveau récit qui favoriserait la coopération régionale plutôt que la confrontation ? Ce défi sera sans doute l’un des enjeux majeurs pour les générations futures.