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15 novembre 2024

BILLET : Football et fétichisme- Par G. Amidot

Publié le 15 novembre 2024

 


    Le football s'est transformé en un phénomène universel qui transcende les frontières géographiques, sociales et culturelles. Il offre une forme de communion collective qui ressemble à une religion moderne. Les gestes rituels (embrasser un bracelet, faire des signes religieux, etc.) illustrent une quête de protection, de chance ou d'une force supérieure dans un contexte de compétition intense. Lire plus


    Cela reflète aussi une certaine persistance du besoin humain de rites et de symboles, souvent adaptés ou réinventés dans un cadre contemporain.

    Beaucoup de joueurs professionnels émergent de milieux modestes. Le football devient alors une voie de mobilité sociale où les études sont souvent sacrifiées au profit de l'entraînement. Cela illustre le manque d'opportunités alternatives dans certains contextes socio-économiques.

    Le faible niveau d'instruction parmi les joueurs peut également être perçu comme un reflet des priorités éducatives dans des environnements où les talents sportifs sont considérés comme la clé d’un avenir meilleur.

    Le football s’est transformé en une industrie du divertissement, où les joueurs incarnent des idoles médiatiques. Cette dynamique s'inscrit dans un monde globalisé où l'image et le succès matériel sont glorifiés.

    L'engouement pour le football est alimenté par les médias, les sponsors et les réseaux sociaux, renforçant l'identification des masses à ces figures héroïques.

    Les pratiques superstitieuses ou rituelles chez les joueurs traduisent une humanité universelle qui persiste même dans des environnements professionnels. Elles permettent de gérer le stress, d’installer des routines mentales ou de se donner l’illusion de contrôler des facteurs aléatoires.

    Ces pratiques reflètent également la cohabitation entre modernité et tradition dans nos sociétés. Par exemple, les gri-gris africains évoquent des croyances ancestrales qui survivent dans le monde globalisé.

    Le phénomène révèle une quête de modèles, d’appartenance et de dépassement de soi dans des sociétés souvent marquées par l’individualisme. Les joueurs, par leur parcours, incarnent le rêve méritocratique : partir de rien et atteindre les sommets grâce à son talent.

    Cependant, il met également en lumière les limites de cette dynamique : les joueurs sont souvent réduits à des « produits » dans une industrie qui privilégie les performances, et peu de dispositifs existent pour les accompagner en cas d'échec ou après leur carrière.

Le football est à la fois un vecteur d’universalité et un révélateur d’inégalités. Il porte en lui des éléments de tradition (rituels, superstitions) et de modernité (mondialisation, médias). Son analyse montre que derrière les strass et les paillettes, se cachent des réalités sociales complexes où s’entremêlent espoirs, luttes et défis.

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