Beaucoup s’interrogent,
ces derniers temps sur l’avenir de la soi-disant "RASD" (République
arabe sahraouie démocratique) implantée sur le territoire algérien depuis
environ un demi-siècle. Ces interrogations sont surtout suscitées depuis que l’option
de la souveraineté marocaine sur l’ensemble de son territoire est de plus en
plus soutenue par la communauté internationale. Beaucoup de scenarii ont été
envisagés, dont la plupart aboutissent à un règlement entre l’Algérie et le
Polisario, règlement pacifique ou conflictuel.
I. Scénario de l'intégration de facto en
Algérie
La
"RASD" a vécu cinq décennies sur le territoire algérien, notamment
dans les camps de Tindouf, où elle exerce une gouvernance autonome. Avec le
temps, faute de solution durable sur le Sahara marocain, la "RASD"
pourrait être perçue comme une entité intégrée de facto au territoire algérien.
Son administration et sa population pourraient réclamer un statut particulier
en Algérie, allant jusqu'à revendiquer un territoire autonome ou une
reconnaissance en tant que région distincte. Cela pourrait conduire à une
situation de tension interne en Algérie, où le pays serait forcé de gérer un
mouvement séparatiste sur son propre territoire.
Les cas de
figure envisageables sont :
1- L’Algérie
pourrait accepter une intégration limitée de la "RASD" comme une
entité semi-autonome au sein de ses frontières, similaire à d’autres régions
autonomes dans le monde.
2- Des
revendications de la part des leaders du Polisario pour transformer les camps
de réfugiés en une province distincte, à l’instar de ce qui a été observé avec
d'autres mouvements indépendantistes.
II. Scénario
de la création d’un État sur le territoire algérien
Un autre
scénario serait la reconnaissance progressive par la "RASD" que son
territoire réel est en Algérie, et non au Sahara occidental. Avec le temps, et
face à l’impossibilité de s’implanter sur le territoire marocain, la
"RASD" pourrait revendiquer un État sur la terre où elle existe déjà.
Cela aboutirait à une tentative de création d'un "État sahraoui" sur
le territoire algérien.
Les cas de figure
envisageables :
1- L’Algérie
pourrait se retrouver dans une position où elle devrait soit soutenir cette
revendication, soit la réprimer. Le soutien pourrait entraîner une révision des
frontières internes, tandis que la répression pourrait déclencher un conflit
interne.
2- La communauté
internationale, face à l’impasse saharienne, pourrait se prononcer sur la
question de la souveraineté de la "RASD" en Algérie, redéfinissant
ainsi le conflit comme un problème territorial algérien, et non plus marocain.
III. Scénario
d'un conflit interne algérien
Si la
"RASD" en venait à revendiquer ouvertement un territoire en Algérie,
cela pourrait exacerber des tensions internes au sein de ce pays. Le mouvement
séparatiste pourrait provoquer une rébellion, surtout si certaines populations
sahraouies ou d'autres communautés en Algérie se rallient à cette cause.
Les cas de
figure envisageables :
1- Un conflit armé
entre l'armée algérienne et le Polisario, dans un contexte où le gouvernement
algérien verrait la revendication de souveraineté sur son territoire comme une
menace directe.
2- Une
radicalisation des factions internes à la "RASD", avec une scission
entre les partisans d'une solution saharienne au Maroc et ceux favorables à une
implantation en Algérie.
VI. Scénario
de la reconnaissance internationale d’un territoire sahraoui en Algérie
Dans un
dernier scénario, une partie de la communauté internationale pourrait décider
de soutenir la reconnaissance d'un territoire sahraoui en Algérie comme une
solution pragmatique au conflit du Sahara occidental. La reconnaissance de
facto d’un État sahraoui sur le sol algérien permettrait de mettre fin au
différend avec le Maroc tout en offrant une forme de légitimité à la
"RASD".
Le cas de
figure possibles :
1- L’Algérie, sous
pression internationale, pourrait être contrainte d'accepter la création d'un
État indépendant sahraoui sur son territoire. Ce scénario, bien que peu
probable, redéfinirait radicalement les relations géopolitiques dans la région.
2- Une telle
solution pourrait provoquer des tensions dans les relations algéro-marocaines,
en transformant la question sahraouie en un enjeu territorial algérien plutôt
que marocain.
Ces
scénarios montrent que, faute de solution sur le territoire marocain, la
"RASD" pourrait évoluer vers une entité séparatiste sur le territoire
algérien, ce qui poserait de nouvelles problématiques pour l’Algérie en matière
de souveraineté et d’unité nationale. Toutefois, la réalisation de ces
scénarios dépendrait de multiples facteurs, notamment la volonté politique de
l’Algérie, la position de la communauté internationale, et l'évolution des
relations maroco-algériennes. En outre, ces scenarii n’incluent pas une
évolution marquée par un éventuel dérapage du Polisario en versant dans le
terrorisme.