Publié le 25 janvier 2025

Depuis le début des années 2000, le Maroc s'est imposé comme
une plaque tournante incontournable dans les secteurs automobile et
aéronautique. En adoptant une stratégie industrielle ambitieuse, le Royaume a su
transformer ces deux secteurs en véritables moteurs de son économie, attirant
les investisseurs étrangers et se positionnant sur la scène internationale. (Plus)
L’automobile : une croissance impressionnante
Le secteur automobile marocain est désormais le premier
secteur exportateur du pays. En 2024, il représente environ 30 % des
exportations totales, avec un chiffre d'affaires dépassant les 100 milliards de
dirhams. Grâce à l'installation d'usines emblématiques telles que Renault à
Tanger et PSA (Peugeot) à Kénitra, le Maroc produit désormais plus de 700 000
véhicules par an, avec une capacité de production visant à atteindre le million
d'ici 2026. Cette croissance s'appuie sur des infrastructures modernes, telles
que Tanger Med, le plus grand port d'Afrique, qui facilite l'exportation rapide
vers l'Europe, l'Amérique et l'Asie.
Une intégration locale accrue
L'une des grandes forces du secteur automobile marocain
réside dans son taux d'intégration locale, qui atteint aujourd'hui environ 65
%. Ce résultat est le fruit de la création d'un écosystème industriel
diversifié avec plus de 250 équipementiers internationaux opérant au Maroc. Ces
entreprises produisent des composants allant des batteries aux systèmes
électroniques, ce qui renforce l'attractivité du pays pour les constructeurs
mondiaux.
L’essor du secteur aéronautique
En parallèle, le secteur aéronautique marocain connaît une
dynamique similaire, bien que plus récente. Le Maroc est devenu un hub
compétitif pour les grandes entreprises mondiales telles que Boeing, Safran et
Airbus. En 2024, le secteur compte plus de 140 entreprises et emploie près de
23 000 personnes, générant un chiffre d'affaires annuel de 25 milliards de
dirhams. Le secteur s'appuie sur la technopole de Nouaceur, où des centres de
formation spécialisés, comme l’Institut des Métiers de l’Aéronautique (IMA),
forment chaque année des centaines de techniciens et ingénieurs qualifiés.
Une stratégie industrielle gagnante
Ces succès sont le fruit de plans stratégiques comme le Plan
d’Accélération Industrielle (PAI) lancé en 2014, qui a permis au Maroc de
structurer ces deux secteurs en écosystèmes intégrés et compétitifs. Les zones
franches, les incitations fiscales et la stabilité politique du pays ont attiré
des investissements directs étrangers (IDE), qui dépassent désormais 30 % des
flux totaux d’IDE au Maroc. Ces efforts ont également permis de renforcer la
compétitivité logistique et la qualification de la main-d’œuvre locale.
Un impact économique et social majeur
Au-delà de leur contribution aux exportations, les secteurs
automobile et aéronautique jouent un rôle clé dans la création d’emplois et la
réduction du chômage. Ensemble, ils génèrent environ 250 000 emplois directs et
encore plus indirectement. Ces industries offrent également des opportunités de
montée en compétences, avec des formations ciblées dans des domaines techniques
et innovants. Ce développement contribue à la lutte contre le chômage des
jeunes, qui reste l'un des défis majeurs du pays.
Enjeux et perspectives d’avenir
Malgré ces réussites, le Maroc doit relever plusieurs défis
pour maintenir sa compétitivité. La transition énergétique et l'intégration des
véhicules électriques figurent parmi les priorités, notamment pour répondre à
la demande mondiale croissante. Dans l’aéronautique, le défi réside dans
l’adoption des technologies 4.0 et la fabrication d’avions plus écologiques.
Pour cela, le Maroc mise sur des partenariats renforcés avec les géants
industriels et sur la montée en gamme de sa production.
Le dynamisme des secteurs automobile et aéronautique
marocains illustre le potentiel d’un modèle industriel fondé sur une vision
claire, des investissements ciblés et une intégration réussie dans les chaînes
de valeur mondiales. Ce succès conforte la position du Maroc comme une
plateforme industrielle de référence, non seulement en Afrique, mais aussi à
l’échelle internationale.